Meta va modifier sa politique de modération des contenus problématiques publiés par des personnalités sur Facebook et Instagram. Cette décision a été prise après les critiques émises par le conseil de surveillance de Meta en décembre dernier. En effet, Meta a été accusé de faire passer ses intérêts économiques avant la nécessité de modérer les contenus. L'entreprise avait alors proposé 32 recommandations pour rendre plus transparent, plus réactif et plus juste ce programme de modération baptisé "cross check". Dans un communiqué publié vendredi, Meta a annoncé qu'elle allait mettre en œuvre 26 des recommandations et étudier la faisabilité d'une autre.
Cependant, Meta refuse de rendre publique les personnalités bénéficiant d'un traitement privilégié pour des raisons commerciales, estimant que cela pourrait les "identifier comme des cibles potentielles pour des acteurs malveillants". Meta ne souhaite pas non plus mettre en œuvre un processus formel permettant aux personnalités, y compris gouvernementales, de postuler à "cross check". Le groupe ne veut pas non plus interdire à son équipe chargée des relations avec les acteurs gouvernementaux de prendre des décisions sur l'inclusion de certaines personnalités dans la liste, alors que le conseil avait souligné que cela créait des conflits d'intérêts "inévitables".
En revanche, Meta accepte de limiter la visibilité des messages potentiellement problématiques en attendant leur examen et de faire des différences entre les utilisateurs à protéger pour des raisons en lien avec les droits humains, comme les ONG ou les journalistes, et pour des raisons commerciales. Le groupe prévoit également de modifier ses systèmes opérationnels pour que les décisions soient rendues plus rapidement et de faire des rapports réguliers sur "cross check".
En parallèle, Meta a annoncé une baisse de prix pour ses casques de réalité virtuelle. Le Meta Quest Pro, conçu pour des usages professionnels, sera vendu à 1 000 dollars au lieu de 1 500 dollars, tandis que le Meta Quest 2, un casque destiné aux jeux, sera disponible à 430 dollars au lieu de 500 dollars dans une vingtaine de pays. Cette décision a été prise dans le but de rendre la réalité virtuelle plus accessible et de stimuler les ventes, alors que la division regroupant ces nouvelles activités a perdu 13,7 milliards de dollars en 2022.