«Il était intéressant d’observer dans l’histoire de la coupure de la VoIP c’est la mobilisation massive des consommateurs, tous types confondus, et tous niveaux confondus. Face à la privation d'un droit, nous avons assisté à une contestation des plus créatives. Ils se sont joués des marques en détournant leurs propres publicités et leurs propres slogans pour dénoncer. Ils ont activé toute la force d'internet et des réseaux sociaux pour faire passer le message le plus rapidement et le plus loin possible. Si l’interdiction n’a pas été levée in fine, cette mobilisation a obligé certains opérateurs à prendre position, au delà de la recevabilité des arguments… C’est la force de la communication digitale qui n’a d’égale que la créativité des jeunes marocains qui ne nous laisse pas indifférents en tant que professionnels de la communication. Maintenant en termes de communication de crise, je suis convaincue que nos opérateurs télécoms ont raté une belle occasion de transformer la faiblesse en force et la contrainte en opportunité en termes d’image, de capital sympathie, de proximité... A quelques exceptions près ils ont presque tous sous estimé l’impact que pouvait avoir une telle décision et ont dû jouer au pompier. Nous connaissons tous la règle en matière de communication de crise qui dit que quand la crise arrive il est déjà trop tard ! Avec le digital et l’impact qu’il peut avoir il faut innover un peu. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Les vieilles recettes ne sont plus efficaces et encore moins garanties. Mais, elles ont raté le coche sur le volet sympathie, image… Si INWI a dû prendre position rapidement c’est parce que l’essentiel de leur stratégie de communication est basée sur le digital. Leur degré d’exposition était plus élevé. Quand ta signature est Aabbarkibghiti (exprime toi librement) et que tu coupe la voixIP il y a de quoi élever l’alerte au maximum»
Hanaa FOULANI, Associé fondateur - INTELLECTION
