Dans l’objectif de collecter des dons pour soutenir la communauté ougandaise de Bulambulli, Isaac Nabwana, le fondateur de la première société de films d'action en Ouganda a réalisé un spot viral qui s’intitule Money makes money. Un travail créatif et drôle prouvant à quel point l'humour est un registre qu'il ne faut pas négliger.
La victimisation, ne séduit plus !
Le temps est finit où l’on voit des publicités caritatives qui jouent sur la culpabilité des riches blancs capitalistes. Laissées de côté aussi les affiches aux regards d’hommes, de femmes ou d’enfants qui nous donnent envie de disparaître sous terre tant leur vision nous confronte à nos privilèges… et place à l’humour pour collecter des fonds. L'agence Dude et le réalisateur ougandais Isaac Nabwana affirment qu’il n’est pas question de faire du « sadvertising » pour arriver à collecter des dons. l’’humour a toujours sa place même pour les causes les plus sérieuses. C’est pourquoi, Nabwana n’a pas hésité à mettre son sens de la comédie et de l'absurde au service de la cause, en faisant travailler les locaux, avec le matériel de production engrangé dans son studio, Wakaliwood.
Une ONG a aussi une identité publicitaire
Et c’est ainsi que le rap et le hip-hop s’emparent ici de l’idée très « américaine » que « Money makes money », (l'argent appelle l'argent) traduite avec humour, subversion, et décalage, pour soutenir l’économie locale, la création d’entreprise solidaire et la bienveillance... Un acte irrésistiblement joyeux et positif dont l’objectif est de faire en sorte que les gens se connectent à cette communauté, en s’appropriant leur bon esprit, non parce qu’elle fait de la peine, mais parce qu’elle donne tout simplement envie d’en être, et de participer. En effet, une ONG est une marque comme un autre. Il faut juste trouver l’identité publicitaire qui lui correspond et parlera au public
De la contrainte naît la créativité
Le déclenchement de la crise sanitaire liée au Covid-19, a mis les réalisateurs du monde entier sur un pied d’égalité. C’est là où les personnes les plus créatives pourront se démarquer et sortir du lot. Raconter une histoire ne nécessite pas forcement trois hélicoptères ou quatre voitures, on trouvera en revanche les moyens faisables sans rien céder à la créativité. Effectivement, le tournage de Money makes money, a eu un écho favorable grâce à une stratégie très simple et moins coûteuse : un choix parfait des lieux de tournage, et un repérage réussi des talents locaux.
Il est à noter que la chanson Money Makes Money, est composée en trois langues (mélange d'anglais, de luganda (langue majoritaire de l'Ouganda) et de Lugisu, le dialecte local du Bulambuli) on la doit aux artistes de rap ougandais Byg Ben Sukuya, MC Yallah et Jorah MC.