Une étude conjointe des chercheurs de Stanford, Carnegie Mellon et Meta indique que la présence de publicités sur Facebook n'influence pas de manière significative la manière dont les utilisateurs valorisent la plateforme.
L’étude, dirigée par Erik Brynjolfsson du Stanford Digital Economy Lab et Avinash Collis de Carnegie Mellon, a analysé les effets des publicités sur Facebook en comparant les expériences de deux groupes : ceux exposés aux publicités et ceux qui n'en voient pas. Les résultats montrent que les deux groupes évaluent Facebook de manière similaire, suggérant que les effets négatifs des publicités sont soit minimes, soit compensés par certains avantages.
Les chercheurs ont utilisé un vaste ensemble de données provenant d'une expérience de terrain en cours depuis 2013, impliquant 0,5 % des utilisateurs de Facebook, soit environ 15 millions de personnes, assignées à un groupe sans publicités, tandis que le reste des utilisateurs continue de voir des annonces.
L'étude a inclus plus de 53 000 utilisateurs de Facebook de 13 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Mexique, le Japon et la Corée du Sud. Les participants ont répondu à un sondage et ont été soumis à une expérience en ligne incitative pour évaluer leur disposition à quitter Facebook pendant un mois en échange d'une somme d'argent variant de 5 à 100 dollars. Le montant médian que les membres du groupe sans publicités étaient prêts à accepter pour quitter Facebook pendant un mois était de 31,95 dollars, contre 31,04 dollars pour le groupe avec publicités.
Globalement, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes concernant la satisfaction des utilisateurs ou le temps passé sur Facebook.
Erik Brynjolfsson souligne que le débat sur les coûts et les avantages sociaux des publicités numériques se poursuit. Alors que les publicités permettent aux sites de médias sociaux de proposer leurs services gratuitement, elles soulèvent des préoccupations concernant la confidentialité des données des consommateurs.
« Une question centrale dans ces débats est de savoir si les publicités ont des effets nuisibles pour les consommateurs », explique Brynjolfsson. « Si tel est le cas, une alternative sans publicité serait une solution sensée, et nous nous attendrions à ce que les consommateurs préfèrent une version sans publicité de Facebook. Cependant, notre analyse n’a révélé aucune différence statistiquement significative dans la valeur que les consommateurs attribuent aux deux versions. »