Les 18 et 19 novembre derniers, Rio de Janeiro a accueilli le sommet du G20, un rendez-vous majeur réunissant les chefs d’État des économies les plus influentes pour discuter de solutions globales sur des enjeux critiques tels que la justice sociale et la durabilité. Cependant, en marge de cet événement, une action spectaculaire orchestrée par l’organisation Transparency International a détourné les projecteurs pour poser une question brûlante : la lutte contre la corruption peut-elle encore être ignorée ?
Une mise en scène frappante pour un message urgent
Quelques jours avant le sommet, le 15 novembre, un spectacle insolite a attiré l’attention des habitants et touristes sur les plages de Rio. Six parapentistes survolaient les célèbres rivages, leurs voiles soigneusement décorées pour ressembler à des billets de banque géants de 100 dollars. L'objectif ? Dénoncer l'inaction persistante des grandes puissances face à l'argent sale et aux flux financiers illicites, qui entravent les progrès économiques et sociaux.
Ces "billets volants" ont atterri sur une plage de Barra da Tijuca, où une bannière imposante proclamait : « À quel point la corruption doit-elle être flagrante pour devenir une priorité pour le G20 ? ». Ce coup de communication, baptisé Money Gliders, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, amplifiant le message de l’organisation auprès d’un public mondial.
Une problématique marginalisée au sommet du G20
Malgré l’ampleur de la mise en scène, la question soulevée par Transparency International semble avoir reçu peu d’écho au sein du G20. Le communiqué final du sommet consacre à peine une mention à la corruption, sans détailler d’engagements concrets. Une omission critiquée par de nombreux observateurs, pour qui l’absence de mesures contre les flux financiers illicites compromet les autres objectifs du sommet, notamment la lutte contre la pauvreté et le financement des initiatives climatiques.
Pour Transparency International, cette indifférence est symptomatique d’un problème plus large. "La corruption siphonne les ressources nécessaires pour résoudre les crises majeures", a déclaré un représentant de l’organisation. "Sans un engagement sérieux pour la transparence et la responsabilisation, les promesses du G20 resteront des vœux pieux."
Corruption et développement durable : un combat inséparable
Le timing de cette action n’était pas anodin. Le Brésil, pays hôte du sommet, a lui-même été au cœur de nombreux scandales de corruption ces dernières années, illustrant à quel point ce fléau peut entraver le développement économique et exacerber les inégalités sociales. En outre, les experts estiment que les flux financiers illicites coûtent chaque année des milliards de dollars aux pays en développement, réduisant leur capacité à investir dans des infrastructures essentielles et des politiques environnementales.
Transparency International espère que cette action incitera les décideurs à revoir leurs priorités. Selon l'organisation, la lutte contre la corruption n’est pas une question isolée, mais un levier fondamental pour atteindre les objectifs globaux de justice sociale, de croissance équitable et de durabilité environnementale.
Un appel à l'action mondiale
Alors que les voiles en forme de billets de banque se sont dissipées dans le ciel de Rio, le message de Transparency International reste suspendu : pour que les ambitions mondiales deviennent réalité, il est impératif que la lutte contre la corruption occupe une place centrale dans l’agenda international.
Le G20, forum des grandes puissances, sera-t-il à la hauteur de cet appel ? Si l’écho des Money Gliders peut inspirer des actions concrètes, peut-être que ces billets volants marqueront le début d’un changement nécessaire.