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Publicité et influenceurs : Une menace croissante pour la presse marocaine

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Alors que la presse marocaine traverse une crise sans précédent, avec de nombreuses publications contraints de fermer leurs portes et les annonceurs se faisant de plus en plus rares, une nouvelle menace émerge : la montée en puissance des influenceurs et blogueurs sur les réseaux sociaux.

Le secteur de la publicité au Maroc, déjà fragilisé, est de plus en plus accaparé par des influenceurs sans formation ni réglementation, au détriment des médias traditionnels. Les institutions et entreprises préfèrent désormais confier leurs campagnes publicitaires à des profils ayant de nombreux abonnés, souvent sans se soucier de la qualité ou de la pertinence du contenu produit.

Cette tendance soulève des questions de crédibilité et de respect envers les consommateurs, d'autant plus que beaucoup de ces influenceurs ne paient pas d'impôts sur leurs revenus publicitaires et ne sont soumis à aucune règle de transparence.

L'absence de réglementation permet également à certains influenceurs de tirer profit de leur notoriété sans rendre de comptes, y compris ceux ayant des antécédents judiciaires ou impliqués dans des scandales. Par ailleurs, plusieurs influenceurs ont été découverts en possession de biens immobiliers non déclarés à l'étranger, violant ainsi les règles de change.

Face à cette situation, l'association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a exprimé son inquiétude et son mécontentement. Dans un communiqué, l'ANME dénonce les pratiques des agences de communication qui privilégient les influenceurs au détriment des médias traditionnels, soulignant le manque de pertinence et de responsabilité de ces nouveaux acteurs de la publicité.

L'ANME appelle à une régulation stricte pour protéger le secteur médiatique, essentiel à la démocratie et au développement du pays. D'autres pays, comme les Émirats arabes unis, ont déjà pris des mesures en ce sens, imposant aux influenceurs d'acquérir une licence pour exercer des activités publicitaires sous peine de sanctions.

Pour l'heure, le Maroc n'exige pas la mention 'Publicité' ou 'Collaboration commerciale' dans les contenus promotionnels sur les réseaux sociaux, laissant le champ libre à des pratiques peu transparentes. La survie des médias marocains dépendra donc largement de la mise en place de régulations adaptées pour équilibrer la concurrence et assurer un soutien équitable aux entreprises médiatiques.