Facebook
  • Acceuil
  • Dixit
  • ELVIRE REGNIER-LUSSIER, Directrice des achats groupe chez AVRIL

ELVIRE REGNIER-LUSSIER, Directrice des achats groupe chez AVRIL

title..

De mon expérience aux USA, j’ai retenu trois leçons, que j’essaie de partager avec mes acheteurs. La première: “be pragmatic, don’t be dogmatic” (soyez pragmatique et non dogmatique). Il faut parfois savoir oublier la théorie et rester pratique. Également, intégrer le concept de droit à l’erreur. Comment trouve-t-on de l’innovation et de la création sans échec(s) ? L’éducation française veut qu’on se sente souvent obligé d’être performant du premier coup. En raison de ce devoir de performance, l’acheteur ne va pas oser sortir du cadre et restera dans sa zone de confort. Je partage régulièrement avec les acheteurs: « Vous n’avez pas le droit, mais vous avez l’obligation à l’erreur, parce que si vous ne vous trompez pas, cela veut dire que vous n’avez pas essayé, vous n’êtes pas allé assez loin. » Je veux entendre des expériences d’erreur. Un acheteur qui ne fait pas d’erreur est un acheteur qui n’a pas osé et qui, par conséquent, n’a pas fait progresser son entreprise. Enfin, il faut savoir manager l’ambiguïté. En France, nous sommes très cartésiens. C’est souvent oui ou non. L’approche anglo-saxonne est: je vais essayer d’arriver à mon objectif, et ensuite trouver le chemin pour y parvenir. Si besoin, je rectifierai en cours de route. Contrairement, en France, on passe beaucoup de temps à construire en amont toutes les étapes d’une approche pour arriver au but final. Or, si jamais un imprévu arrive, on risque de se retrouver bloqué. Le fait de manager l’ambiguïté aide l’acheteur à collaborer avec l’opérationnel, qui se sent moins contraint. Au lieu de lui dire “on va là et on fait comme cela”, on propose de voir avec lui comment faire pour arriver ensemble au but final.