Chaque jour en France, deux enfants succombent à la maltraitance, un chiffre glaçant qui met en lumière une réalité trop souvent ignorée : les violences infligées aux plus jeunes. Pour briser ce silence et susciter une prise de conscience collective, l’association L’Enfant Bleu a lancé une campagne percutante intitulée « Les décès futurs », visant à dénoncer ces drames évitables.
Le 11 décembre dernier, un choix audacieux a été fait : la campagne a investi les pages nécrologiques des journaux régionaux. Habituellement réservées aux hommages posthumes, ces rubriques ont accueilli des faux avis de décès, imaginant des tragédies à venir, celles d’enfants victimes de maltraitance. Des prénoms, des âges, des lieux précis : Baptiste, 5 ans, Montivilliers, 2029 ; Charlotte, 15 ans, Rouen, 2030 ; Abdou, 7 ans, Rouen, 2031. Ces annonces fictives frappent de plein fouet les lecteurs, leur rappelant que, sans une action collective, ces scénarios pourraient devenir des réalités cruelles.
Depuis plus de trois décennies, l’association L’Enfant Bleu lutte pour la protection des enfants maltraités, mais ses actions dépendent en grande partie des dons et legs, qui constituent 80 % de ses ressources. La campagne « Les décès futurs » s’appuie sur la proximité géographique et émotionnelle des avis de décès pour toucher le cœur des lecteurs et les inciter à s’engager. En associant des lieux et des prénoms familiers à des drames évitables, cette initiative rappelle que chacun, à son échelle, peut contribuer à changer le destin d’un enfant.
La campagne, développée en partenariat avec l’agence Havas Play, a d’ores et déjà porté ses fruits. L’association a constaté une augmentation des dons depuis le lancement de l’opération, signe d’un impact émotionnel fort. Plus qu’une simple campagne de sensibilisation, « Les décès futurs » devient un cri d’alarme, un appel à la solidarité pour prévenir la maltraitance infantile.
L’objectif est de convaincre le plus grand nombre à soutenir les actions de L’Enfant Bleu. Chaque geste compte pour transformer des vies brisées en espoirs d’avenir. En France, où la maltraitance fait encore des ravages, cette campagne rappelle que la fatalité n’est pas une option. En soutenant l’association, chaque citoyen peut contribuer à éviter ces drames, à faire en sorte que ces avis de décès n'aient jamais lieu d’être.
L'initiative de L’Enfant Bleu rejoint celle d’autres associations, comme Innocence en Danger, qui avaient déjà lancé le « Childhood Index Value » pour souligner le coût humain et financier de la maltraitance. Ce nouvel appel à la solidarité nous invite à prendre conscience que, derrière chaque chiffre, il y a un enfant à sauver.
