9 enfants sur 10 ont un accès quotidien à un smartphone et 68% disposent de leur propre appareil.
Alors que de plus en plus d’enfants ont un accès à Internet, bien souvent sans la supervision de leurs parents, Kaspersky et le cabinet Immersion se sont intéressés à la perception des parents vis-à-vis des activités en ligne de leurs enfants, et leur capacité à accompagner leurs enfants vers une utilisation plus sure d’Internet. Si 9 parents sur 10 se sentent dépassés par leurs enfants dans tout ce qui concerne le numérique, l’utilisation d’outils tels que les contrôles parentaux peine à s’imposer. Pourtant, 60% des parents indiquent ne pas faire confiance à leur enfant pour avoir un usage responsable des appareils et contenus numériques.
· L’écart entre la perception des parents et la réalité
Si seuls 3% des parents d’élèves marocains pensent que leur enfant a été confronté au cyberharcèlement en ligne, 10% ont pourtant déjà été convoqués à l’école parce que leur enfant aurait participé à l’humiliation d’un enfant sur les réseaux sociaux. De la même manière, alors que les chiffres de l’UNESCO parlent d’1 enfant sur 3 recevant des messages à caractère sexuel sur les réseaux sociaux, 9% des parents répondants à notre étude indiquent que leur enfant est régulièrement confronté à ce genre de contenu sexuel ou choquant en ligne. 1 parent sur 4 admet toutefois que leur enfant « a déjà été confronté à ce type de problème ».
· Les écrans, trop présents dans la vie des enfants & source de conflits avec la famille
1 parent sur 3 estime que leur enfant est moins sociable depuis qu’il dispose d’un smartphone. En effet, les risques de surexpositions aux écrans et à Internet ne sont pas uniquement liés aux mauvaises expériences qu’un enfant peut faire en ligne, mais également aux risques sur son développement et sa sociabilité. Alors que 31% des parents marocains remarquent une baisse de cette sociabilité, ils sont 9 sur 10 à indiquer déjà avoir été en conflit avec leur enfant à cause d’un sujet lié au numérique. Ils sont également 9 sur 10 à se sentir totalement dépassés par leurs enfants dans tout ce qui touche au numérique.
En parallèle, 83% des parents marocains estiment que leurs enfants sont trop souvent confrontés à du contenu violent sur Internet. 82% des parents estiment que les divertissements numériques prennent trop de place dans la vie des enfants. Enfin, 39% des parents marocains désapprouvent l’usage de TikTok par leurs enfants, tout en sachant qu’ils y sont inscrits.
« L’écart entre les enfants et les adultes est exacerbé sur Internet. Le fait que les parents se sentent dépassés par les centres d’intérêt de leurs enfants, ou même leurs compétences numériques provoque plusieurs problèmes. Le premier, c’est que les enfants vont percevoir leurs parents comme incompétents s’ils ont des questions concernant l’utilisation ou l’accès à certains types de contenus et ainsi se retrouver livrés à eux-mêmes en cas de danger. Le second, c’est que le dialogue étant rompu entre les parents et les enfants, il sera toujours compliqué de trouver le juste équilibre entre la limitation, l’interdiction et le laxisme. La conséquence de tout ça, c’est qu’on passe à côté des belles opportunités éducatives qu’offrent également les outils numériques », explique Bertrand Trastour, Directeur Général France & Afrique du Nord de Kaspersky.
Plus grave, le fait que les parents se sentent dépassés par leurs enfants sur Internet leur fait également perdre confiance dans leurs compétences dans l’accompagnement de leurs enfants vers plus de sécurité numérique. 78% des parents marocains estiment ne pas être suffisamment informés sur la manière de protéger leurs enfants des dangers sur Internet. Seuls un peu plus de la moitié estiment être en mesure de réagir si leurs enfants étaient victimes de cyber-harcèlement.
« Les résultats de l’étude de Kaspersky confirment les données d’une enquête du Conseil de l’Europe menée auprès de 21 000 parents européens en 2020-21 : les parents se disent dépassés lorsqu’il s’agit de protéger leurs enfants dans le monde en ligne et cherchent les meilleurs moyens et outils pour y parvenir. La rupture de la communication entre les générations due au numérique a un impact croissant sur la société, et nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard. Les recommandations proposées par Kaspersky relèvent du bon sens, nous devons faire davantage d’efforts pour rester à l’écoute des familles afin de trouver les meilleurs moyens de les mettre en œuvre », indique Janice Richardson, auteur, enseignante et experte du Conseil de l’Europe et de l’UNESCO.
« Les chiffres de cette enquête réalisée par Kaspersky, confirment encore, une fois que le sujet de la cybersécurité chez les enfants au Maroc doit être pris au sérieux. Ce, tant dans les usages et comportements numériques, mais aussi vis-à-vis du rôle des parents et des tuteurs dans la lutte contre les risques cyber et dans le contrôle et l’accompagnement des enfants sur internet. Si les risques sont nombreux, le cyberharcèlement fait partie des premiers types de violences auxquelles sont confrontés les enfants et cette étude permet de constater l’ampleur du problème pour poser les bases de travail d’une stratégie nationale de grande ampleur de lutte contre les cyberviolences », indique Youssef Bentaleb, Président du CMRPI, initiateur du portail cyberconfiance.ma
· Quelles statistiques ?
87% des parents interrogés disent avoir un enfant ayant accès au téléphone avec une connexion internet. Parmi eux, 66% disposent d’un smartphone personnel.
58 % des parents interrogés ont un enfant scolarisé à l’école primaire – soit âgé de 12 ans au maximum- et 27% au collège. Pour autant, 60% des parents ne font pas confiance à leurs enfants pour avoir un usage responsable du numérique. Un chiffre qui tranche avec la réalité des usages de solutions permettant de restreindre les accès à certaines fonctionnalités d’Internet pour les enfants. 88% des parents indiquent n’avoir jamais utilisés d’applications de contrôle parental.
« On constate que les bonnes pratiques d’usages du numérique ne font pas encore partie des fondements de l’éducation et des échanges. Les logiciels de contrôle parentaux par exemple ne sont pas perçus comme indispensables et pourtant il s’agit d’un outil très utile pour initier le dialogue avec l’enfant, lui expliquer pourquoi l’accès à certains contenus est limité, pourquoi le temps d’écran l’est aussi… Le numérique ayant une place de plus en plus importante dans le quotidien de chacun, il est aujourd’hui urgent que son utilisation en toute sécurité prenne aussi sa place dans l’éducation et la protection des enfants, au même titre que les autres règles de sécurité élémentaires», commente Bertrand Trastour, DG France de Kaspersky.
« Le CMRPI, est un centre de recherche dans le domaine de la cybersécurité et est partenaire de Kaspersky en matière de protection des enfants au Maroc. Nous partageons la même conviction concernant la nécessité de prévention, de sensibilisation aux risques cyber et le besoin de protection des mineurs sur Internet. Néanmoins, nous avons aussi constaté, à force d’échange avec différentes parties prenantes au Maroc, que le sujet de la sécurité en ligne est complexe, et requiert des outils. Les parents sont en effet souvent dépassés par l’évolution rapide de la technologie et des solutions telles que le contrôle parental, qui leur permettra d’avoir un œil sur les activités des enfants mais aussi de rester informés sur les tendances et centres d’intérêt des enfants en ligne, me paraissent indispensables aujourd’hui. Ces outils permettront aux parents de prendre leurs responsabilités, mais aussi aideront à l’implémentation d’un dialogue et d’une éducation numérique équilibrée au sein de la famille», conclut Youssef Bentaleb.
Les conseils de Kaspersky aux parents pour une bonne hygiène numérique des enfants
· Etablir des règles à la maison et s’y tenir ! Il est essentiel que les enfants aient conscience que leur temps d’écran est limité, que le smartphone est par exemple interdit à table ou pendant les devoirs, que les parents ont un droit de regard sur les contenus postés sans être trop intrusif, etc. Un défi plus difficile qu’il n’y paraît. Une récente étude européenne montre que 68% des parents ne parviennent pas à suivre les règles qu’ils imposent à leurs enfants à la maison.
· Utiliser des logiciels de contrôle parental comme par exemple Kaspersky Safe Kids si possible sur l’ensemble des appareils numériques auxquels l’enfant a accès (ordinateur familial, ordinateur et smartphone personnel de l’enfant).
· Ouvrir le dialogue et communiquer avec son enfant en s’intéressant à ses activités en ligne, à ses centres d’intérêts, aux influenceurs qu’il suit par exemple.
· Ne pas hésiter à utiliser des outils ludiques pour échanger autour des dangers d’Internet en réalisant des quiz en ligne par exemple, comme le propose Kaspersky sur son site Internet dédié aux bons gestes numériques.
· Sensibiliser sur le fait que les actions en ligne ont des répercussions dans la vie réelle. Une insulte, une menace en ligne peut avoir des conséquences dévastatrices pour celui qui en est la cible, et entraîner une condamnation pour son auteur dans la « vie réelle ».
· Kaspersky a mis à disposition des outils en ligne à destination des éducateurs pour les aider à former les enfants à la cybersécurité.
· Suivre les recommandations du CSA et des réseaux en termes d’âges requis pour accéder à un contenu. Pour rappel dans les règles d’utilisation des réseaux sociaux tels que Twitter ou Instagram par exemple, l’inscription n’est pas autorisée pour les enfants de moins de 13 ans. De même, des séries comme Squid Game sont interdites aux moins de 16 ans. Les règles sont établies pour des raisons précises et il peut être important de les suivre afin d’éviter de confronter certaines sensibilités à des contenus non adaptés (directement ou indirectement via les camarades d’école par exemple).
Méthodologie de l’enquête
L’enquête sur la Cybersécurité des enfants est réalisée pour le compte de Kaspersky, société internationale de cybersécurité et de protection de la vie privée numérique, par le cabinet Immersion du 30 octobre au 4 novembre 2021 sur un échantillon de 1131 parents, dont 52% de filles et 48% de garçons. Selon le niveau d’éducation, 58% des répondants ont un enfant scolarisé à l’école primaire, 27% au collège et 15% au lycée.
Source: Communiqué officiel.