Suite à la diffusion des propos d’un fquih Abderrahmane Essekach, par la radio Chada FM, dans le cadre de l’édition du 19 janvier 2018 de son émission “Dine wa dounia” (“Religion et vie”), le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a opté pour la suspension de l'émission pour deux semaines.
En effet, l'émission contenait une question d’un auditeur, relative à la moralité de la période de viduité à respecter par la femme divorcée ou dont le mari est décédé, à laquelle a répondu le consultant en affaires religieuses de la station, Abderrahman Sekkach, en expliquant que le cancer du col de l’utérus chez la femme est causé par les relations extra-conjugales et que les parties génitales de la femme “inscrivent le code du sperme du mari”, lors de leur première relation sexuelle. Déduction: “un code étranger à la vulve provoque un cancer du col de l’utérus”. C’est pour cela, disait-il, “que les femmes les plus vulnérables à ce cancer sont celles qui s’adonnent à la prostitution et sont infidèles à leur mari”.
Tout en rappelant la liberté d’expression dont jouissent les radios au Maroc, la HACA a justifié sa décision, dans un communiqué, en rappelant que l’article 8.1 du cahier des charges dispose que : «La dignité de la personne humaine constitue l’une des composantes de l’ordre public. Il ne saurait y être dérogé par des conventions particulières, même si le consentement est exprimé par la personne intéressée. À cet effet, l’opérateur veille, dans ses émissions, au respect de la personne humaine, de sa dignité et à la préservation de sa vie privée.»
De ce fait, la HACA a décidé de suspendre la diffusion du service «Chada Fm» pendant l’heure habituelle de la diffusion de l’émission durant deux semaines et ordonne à la Société «Chada Radio» de diffuser chaque semaine de la période de sanction et à l’heure de l’émission, la lecture d’un texte sur les motifs de cette sanction.
La HACA rappelle, dans son communiqué, qu’elle a d’ores et déjà brandi des avertissements contre cette radio à plusieurs reprises en 2014, 2015 et 2016 pour la même émission avant de la sanctionner, conformément aux dispositions légales.
