Selon un sondage réalisé en février 2018 par SurveyMonkey pour Axios auprès des internautes américains, 55% des personnes interrogées craignent que le gouvernement n'en fasse pas assez pour réguler le fonctionnement des GAFA. Ces résultats indiquent que l'opinion publique se retourne contre ces entreprises qui sont devenues assez géantes et qui ont dominé l'économie américaine voir mondiale. En novembre 2017, seulement 40% des personnes interrogées par SurveyMonkey pour le compte d’Axios se sont dites préoccupées par le fait que le gouvernement ne réglemente pas assez ce secteur d’activité.
Le scepticisme croissant envers les GAFA s'étend à tous les échelons politiques. Alors que les républicains sont souvent des opposants farouches à la réglementation des affaires, 45% des partisans de ce parti qui ont été interrogés ont dit craindre que le gouvernement n'aille pas assez loin dans la surveillance de ce genre d’entreprises, contre 31% réalisé en novembre.
Les gens multiplient leurs appels pour que le gouvernement place des contrôles sur les entreprises technologiques à un moment où Facebook, Google et Twitter ont été convoqués à Capitol Hill pour être interrogés après que leurs plateformes aient été utilisées par des entités russes pour influencer la politique américaine. Deux tiers des personnes interrogées dans le sondage SurveyMonkey / Axios ont déclaré que ces entreprises ont la responsabilité majeure d'empêcher que leurs plateformes soient utilisées par des gouvernements étrangers pour interférer dans la politique américaine. La plupart des interrogées ont déclaré que les médias sociaux font plus pour nuire à la démocratie et à la liberté d'expression que pour la promouvoir.
"Bien qu'il y ait certainement plus d'attention sur le pouvoir grandissant des GAFA, cela ne s'est certainement pas traduit par un recul des utilisateurs des services desdites entreprises ou par leur rejet", a déclaré Dave Morgan, PDG de Simulmedia.
Bien que les consommateurs se fassent de plus en plus entendre pour critiquer les grandes entreprises technologiques, la majorité d’entre eux continue d’utiliser leurs services. Les activités publicitaires de Google, Facebook et Amazon ne font que croître à un rythme impressionnant !
"Fondamentalement, ils fournissent des services de haute valeur aux consommateurs à très faible coût ou gratuitement", a déclaré Morgan. "Cela semble être ce qui est le plus important pour la plupart des cibles."
Dans le paysage médiatique, plusieurs initiés de l'industrie réclament également plus de surveillance gouvernementale de Facebook et de Google puisque le soi-disant duopole récolte plus de 60% des revenus publicitaires nets américains par an, estime eMarketer. Mais ce n'est pas parce que les éditeurs et les annonceurs sont écrasés par de puissantes plateformes que leurs efforts de lobbying vont réussir aux États-Unis.
Cependant, l'Europe est plus disposée à réglementer les GAFA. L'année dernière, les responsables antitrust en Europe ont infligé une amende de 2,7 milliards de dollars à Google pour avoir favorisé ses propres services. Selon Politico, la Commission européenne envisage de taxer les revenus bruts des entreprises numériques en fonction de l'emplacement de leurs utilisateurs. En mai, le règlement général de l'UE sur la protection des données (GDPR) sera mis en place et obligera de nombreuses entreprises technologiques à obtenir le consentement de l'utilisateur avant d'user de ces données personnelles.
Mais aux États-Unis, les perspectives sont très différentes. Les cinq plus grandes entreprises américaines en matière de capitalisation boursière sont toutes des entreprises qui opèrent dans le secteur de la technologie numérique. Et le climat politique actuel aux États-Unis est favorable au GAFA, donc il faut s’attendre à moins de réglementation envers ces opérateurs.
