Les actionnaires de Renault ont relancé vendredi la polémique sur le salaire des grands patrons en rejetant pour la première fois la résolution portant sur la rémunération du PDG du groupe, Carlos Ghosn. La résolution sur la rémunération du PDG est soumise depuis 2014 au vote consultatif des actionnaires de Renault en assemblée générale. Elle a été rejetée pour la première fois, après avoir été approuvée à 58% en 2015 et 64% en 2014.
Ce vote négatif n'a cependant pas empêché le conseil d'administration d'annoncer, à l'issue de l'assemblée, le maintien de cette rémunération, justifiant sa décision notamment par la "qualité des résultats de l'année 2015", avec "un chiffre d'affaires record de plus de 45 milliards d'euros, en hausse de 10,4%".
Lors de l'assemblée générale des actionnaires, dont l'Etat français, Pierre-Henri Leroy, le fondateur de Proxinvest, société de conseil aux actionnaires, a ouvertement critiqué la rémunération de Carlos Ghosn. "C'est inacceptable. Ce manque à l'exemplarité est inacceptable", a-t-il déclaré à l'adresse du PDG. "Vous avez d'immenses qualités mais celle-là vous ne l'avez pas." Carlos Ghosn a répondu que sa rémunération relevait de la compétence du conseil d'administration de Renault. "Le conseil ne décide pas sur la base d’un caprice, il a délégation de votre part", a dit le PDG. "C’est le conseil qui juge des personnes qu’il souhaite pour diriger l’entreprise, c’est le conseil qui juge si la façon dont le PDG est payé est conforme à ses efforts, ses talents."
