Primark vient de franchir un cap décisif dans l’univers de la mode grand public. L’enseigne britannique a dévoilé son tout premier mannequin assis en fauteuil roulant, une figure inédite baptisée « Sophie », en hommage à la militante et animatrice britannique Sophie Morgan. Ce lancement, fruit d’un an de collaboration, incarne un message fort : la diversité des corps mérite une place visible dans l’espace commercial.
Un mannequin qui change la donne
Conçu avec soin pour refléter fidèlement la morphologie d’un corps assis, « Sophie » n’est pas une représentation symbolique : elle est le résultat d’un travail minutieux visant à briser les clichés. Chaque détail, du fauteuil aux courbes musculaires, a été pensé pour respecter la réalité des personnes en situation de handicap. Pour Sophie Morgan, co-conceptrice du projet et utilisatrice de fauteuil roulant depuis l’adolescence, il s’agit d’une réalisation longuement attendue. « Ce projet me tient énormément à cœur », confie-t-elle dans une vidéo publiée par Primark, évoquant un rêve mûri pendant plus de 15 ans.
Un déploiement international pour une collection pensée autrement
Le mannequin est désormais visible dans 22 magasins phares de Primark, au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis. Il met en valeur la gamme Adaptive, une collection de vêtements adaptés aux besoins spécifiques des personnes à mobilité réduite. Parmi les innovations : des sweats conçus pour permettre un accès rapide à des équipements médicaux, des vestes courtes à l’arrière pour faciliter l’assise en fauteuil, ou encore des pièces compatibles avec des dispositifs comme les pompes à insuline.
Quand la mode devient un acte social
Au-delà de l’esthétique, Primark transforme ses vitrines en véritables espaces de revendication sociale. Le choix d’un mannequin en fauteuil roulant est une déclaration forte dans un monde de la mode encore largement dominé par des standards de beauté normatifs. Avec cette initiative, la marque affirme que tous les corps ont droit à la représentation, à la visibilité, et à l’appartenance dans le paysage visuel de la mode.
Une démarche globale d’inclusion
Cette innovation ne constitue pas un geste isolé. Primark déploie une stratégie d’inclusion plus large : élargissement des tailles disponibles, suppression des étiquettes dans les vêtements pour enfants afin d’éviter les inconforts sensoriels, et mise en avant de la diversité corporelle dans sa communication. L’arrivée de « Sophie » dans les vitrines s’inscrit ainsi dans une transformation plus profonde de l’enseigne.
Un exemple à suivre dans l'industrie
Avec ce projet, Primark prouve qu’il est possible d’allier design, accessibilité et responsabilité sociale. En intégrant une figure authentique dans ses vitrines, la marque ne se contente pas d’exposer un produit, elle raconte une histoire, propose une vision, et contribue à redéfinir les normes. Une avancée inspirante qui pourrait bien faire école dans l’univers de la mode.
Et ailleurs ?
Dans la même veine, certaines initiatives émergent à l’international. À la Fashion Week de New York, des mannequins en situation de handicap ont défilé grâce à l’organisation Open Style Lab, rappelant que la mode inclusive n’est pas une tendance passagère, mais une transformation de fond. Primark, en s’engageant à son tour, contribue à faire de l’inclusion une norme et non une exception.
