Le cyberharcèlement, sous ses formes les plus insidieuses, continue de détruire des vies à l'échelle mondiale. Parmi les phénomènes les plus perturbants de ces dernières années, les deepnudes – ces images créées par intelligence artificielle, qui déshabillent une personne sans son consentement – occupent une place particulière. Pour alerter sur la gravité de ce fléau, l’association belge Child Focus et l’agence VML ont imaginé une campagne poignante : The Unwearable Wardrobe (La Garde-Robe Insupportable).
Cette opération inédite détourne la plateforme Vinted, habituellement dédiée à la vente de vêtements d'occasion, pour sensibiliser le public au cyberharcèlement causé par ces images manipulées. L’objectif de cette campagne n’est pas de vendre des vêtements, mais de rappeler de manière frappante l'impact psychologique des deepnudes.
Une initiative bouleversante
L’idée est simple mais percutante : créer un faux compte sur Vinted sous le nom de The Unwearable Wardrobe, où des vêtements ayant appartenu à des victimes de deepnudes sont mis en ligne. Ces pièces n'étaient pas proposées à la vente en raison de leur démodéité, mais parce qu'elles étaient devenues insupportables à porter, liées à des images numériques dégradantes. En effet, pour ces victimes, ces vêtements symbolisaient la honte et la douleur, une empreinte indélébile de l’humiliation vécue.
Chaque article était affiché à un prix symbolique de 1 160 euros, correspondant au numéro d’urgence de Child Focus. À côté des photos, des témoignages poignants de victimes mettaient en lumière la souffrance qu’elles enduraient. Cette initiative visait à éveiller les consciences et à illustrer l’ampleur de ce phénomène, bien au-delà d’une simple problématique technologique.
Un écho puissant sur les réseaux sociaux
Afin de maximiser l’impact de la campagne, Child Focus a sollicité des personnalités belges pour relayer l’opération. La journaliste et présentatrice belge Danira Boukhriss Terkessidis, elle-même victime de deepnudes, a lancé un appel à ses abonnés sur Instagram en annonçant une vente de son dressing. Les utilisateurs ont alors été redirigés vers la garde-robe des victimes, découvrant les souffrances cachées derrière chaque vêtement.

La campagne a été amplifiée par des figures publiques comme Karen Damen et Véronique De Kock, également touchées par les deepfakes. Ces célébrités ont contribué à mettre en lumière un phénomène souvent négligé, mais aux conséquences dramatiques.
Une vidéo poignante, diffusée par Child Focus, relayait des témoignages anonymes de victimes et a été largement partagée sur les réseaux sociaux. La plateforme a vu l’ampleur de cette mobilisation, et bien que le compte ait été temporairement supprimé, il a été autorisé à rester actif un jour supplémentaire.
Briser le silence, une urgence
Cette campagne est un électrochoc nécessaire. Les deepnudes ne sont pas une simple blague numérique, mais une forme grave de cyberharcèlement, pouvant entraîner des conséquences irréversibles sur la vie des victimes. Ce type d’abus numérique est un crime qui fait des ravages, et les témoins de ce phénomène doivent être écoutés pour que le silence autour de ce fléau soit définitivement brisé.

À travers cette initiative innovante, Child Focus et VML rappellent que derrière chaque image numérique, il y a des vies humaines, souvent dévastées par l'exploitation de leur image. L’objectif est clair : sensibiliser le public, soutenir les victimes et encourager un changement de mentalité face à ce phénomène qui touche des milliers de personnes dans le monde entier.
Pour aller plus loin, Child Focus invite chacun à réfléchir à la manière dont nous protégeons nos données et l’image des enfants, tout en faisant la lumière sur les dangers des nouvelles technologies à travers une série de campagnes créatives et percutantes.
