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Le capital-investissement marocain trace sa feuille de route vers 2030

À l’occasion de sa conférence annuelle, l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), en partenariat avec Strategy&, a levé le voile sur une étude ambitieuse intitulée « Private Equity, The New Transformative Path to 2030 ». Ce rapport dresse un panorama complet du secteur du capital-investissement au Maroc, en identifiant ses défis, ses opportunités et les leviers à actionner pour en faire un moteur stratégique de la croissance nationale.

Le Maroc est aujourd’hui à un tournant décisif. Fort de fondamentaux macro-économiques solides, le Royaume bénéficie d’un environnement propice à l’essor du capital-investissement. Le Nouveau Modèle de Développement place au cœur de ses priorités la montée en puissance des investissements privés, ambitionnant d’atteindre une part de deux tiers des investissements globaux. Ce contexte est porté par une dynamique entrepreneuriale remarquable, symbolisée par une hausse de 30 % du nombre de PME exportatrices entre 2016 et 2022, et par des plans sectoriels structurants comme la transition énergétique, l’accélération industrielle et le développement digital.

Les chiffres témoignent de cette dynamique : le nombre de sociétés de gestion a doublé en dix ans, les levées de fonds ont triplé pour atteindre 3,9 milliards de dirhams en 2024, et le rythme de désinvestissement s’est considérablement accéléré. Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, véritable catalyseur, démultiplie les investissements et renforce l’attractivité du secteur.

Mais cette croissance s’accompagne de défis majeurs. L’étude pointe un risque de polarisation des investissements, avec une concentration excessive sur les tickets extrêmes et une sous-adressation du segment intermédiaire (20–100 millions de dirhams), crucial pour les PME et les ETI. De plus, la mobilisation des investisseurs locaux, en particulier les institutionnels et family offices, reste encore limitée.

Pour surmonter ces obstacles, l’AMIC et Strategy& appellent à une nouvelle ère de réformes et de mobilisation collective. Trois axes stratégiques se dégagent de leur feuille de route : stimuler l’investissement national en impliquant davantage les acteurs marocains, renforcer l’attractivité internationale pour favoriser l’internationalisation des entreprises marocaines, et instaurer un dialogue public-privé institutionnalisé pour ancrer durablement le Private Equity dans l’économie marocaine.

Hassan Laaziri, Président de l’AMIC, résume cette vision : « Le capital-investissement est bien plus qu’un outil de financement. C’est un levier de transformation pour bâtir des entreprises plus solides, plus responsables et plus compétitives. Notre ambition est claire : faire du Private Equity un pilier stratégique du Maroc de demain, au service de la création de valeur, de l’inclusion économique et de la souveraineté nationale. »

Ce plan audacieux ambitionne de générer 5 à 6 milliards de dirhams de levées annuelles, et de répondre aux grands enjeux socio-économiques du pays : création d’emplois, montée en compétences, stimulation de l’innovation. Au-delà de la performance financière, il s’agit de bâtir un capital-investissement qui contribue à la cohésion sociale et à la souveraineté nationale.

Avec ce rapport, l’AMIC et Strategy& lancent un appel clair : il est temps de faire du Private Equity un vecteur de progrès partagé, capable d’accompagner les ambitions du Maroc à l’horizon 2030. Une ambition qui ne pourra se réaliser qu’avec l’engagement de tous les acteurs – investisseurs, pouvoirs publics et régulateurs – pour écrire ensemble un nouveau chapitre du développement économique marocain.

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