Dans un rapport publié récemment, la fondation Mozilla et la société Checkfirst expriment leurs préoccupations concernant le manque de transparence publicitaire sur onze grandes plateformes numériques, dont Google, TikTok, Twitter (désormais appelé X), et AliExpress. Bien que des progrès aient été réalisés depuis 2019, aucun acteur majeur de la technologie ne contrôle efficacement la publicité, ce qui rend les utilisateurs vulnérables à la désinformation et à la manipulation.
Le Digital Services Act (DSA) impose aux plateformes concernées de tenir un registre publicitaire depuis le 17 février. Ce registre, ou "ad repository", doit recenser et classifier diverses données telles que le nom du produit, l'objet de la publicité et l'identité de l'annonceur. Cependant, le rapport indique que la plupart des plus grandes plateformes mondiales ne proposent pas de registres publicitaires fonctionnellement utiles.
Les deux organismes ont étudié une vingtaine de paramètres, tels que l'accessibilité des données, les fonctionnalités et l'API, et ont constaté que les outils de transparence publicitaire déployés par les plateformes ne fonctionnent pas aussi efficacement qu'ils le devraient. Parmi les plateformes les plus critiquées, on trouve AliExpress, Bing, Snapchat, Zalando et X (Twitter).
Le réseau social X, anciennement Twitter, est particulièrement critiqué pour les restrictions de son outil de transparence publicitaire, qui ne divulgue pas le contenu des publicités et n'offre aucun système de filtrage ou de tri. Meta, Apple, LinkedIn et TikTok s'en sortent légèrement mieux, mais ne remplissent toujours pas entièrement leurs obligations. Par exemple, la bibliothèque d'annonces de TikTok n'a indexé que 83 % des publicités affichées lors des tests, et seulement 65 % des publicités sur Facebook ont été recensées.
Le rapport souligne également que le contenu de marque produit par des influenceurs reste insaisissable, car peu de plateformes disposent d'un registre pour les contenus de marque ou d'influence. En conclusion, aucune des plateformes étudiées n'offre un outil complètement satisfaisant en matière de transparence publicitaire, ce qui soulève des inquiétudes quant à la protection des utilisateurs contre la désinformation et la manipulation.
