L'épineuse question des rémunérations au Maroc prend une ampleur considérable, comme le révèle une enquête récente menée par ReKrute. Selon les résultats de cette étude, plus de 80 % des actifs marocains font part de leur insatisfaction en ce qui concerne leurs salaires. Les principales raisons de ce mécontentement sont liées en premier lieu au décalage entre la rétribution perçue et les standards du marché (52 %), ainsi qu'à une charge de travail importante (46 %).
Dans un contexte de renchérissement du coût de la vie, le marché du travail au Maroc est soumis à des tensions marquées. Les résultats de l'enquête ReKrute, menée auprès de plus de 500 sondés, toutes catégories professionnelles confondues, révèlent une réalité préoccupante : 81 % des salariés marocains se disent insatisfaits de leurs rémunérations actuelles, et près de 90 % d'entre eux seraient prêts à envisager un changement d'employeur pour bénéficier d'une rémunération plus compétitive.
Certaines industries se démarquent par une satisfaction salariale plus élevée, notamment la Banque/Finance (12 %), Internet/multimédia (11 %), Ameublement/Décoration (8 %) et Chimie/Parachimie (6 %). En revanche, les secteurs dans lesquels les salariés font part du plus grand mécontentement salarial sont les centres d'appels (13 %), l'aéronautique/spatial (10 %), et le transport/logistique (5 %).
Les raisons principales de cette insatisfaction sont principalement attribuées au décalage entre les salaires perçus et les normes du marché, mentionné par plus de la moitié des sondés (52 %), suivi de près par une charge de travail conséquente, évoquée par 46 % des répondants. Il ressort de ces constatations que des responsabilités lourdes ou des heures de travail excessives génèrent un stress et une pression qui impactent négativement la satisfaction professionnelle.
L'enquête révèle également que plus de la moitié des employés (51 %) ont envisagé de se tourner vers le travail en freelance en raison de considérations liées à la rémunération. Une distinction est faite entre les grandes entreprises et les multinationales, les travailleurs de ces dernières se disant plus satisfaits de leurs salaires (45 %) que ceux des grandes entreprises (26 %).
En ce qui concerne la structure des rémunérations, 53 % des salariés marocains bénéficient d'avantages en complément de leur salaire fixe, principalement sous forme de mutuelle, primes annuelles et primes de performance. Cependant, moins de la moitié (43 %) parviennent à obtenir une augmentation de salaire après négociation.
L'enquête souligne une disparité significative entre les genres en termes de rémunération, les hommes touchant deux fois plus souvent des salaires élevés que les femmes. Cette disparité se traduit par une plus grande satisfaction salariale chez les hommes (76 %) que chez les femmes (32 %).
L'analyse des données met en évidence une corrélation nette entre le niveau d'éducation et le salaire. Les pourcentages de candidats bénéficiant de salaires plus élevés augmentent à mesure que le niveau d'éducation s'élève, suggérant une corrélation positive entre les deux variables.
De plus, l'enquête révèle que la satisfaction salariale semble augmenter avec l'expérience professionnelle. Les individus possédant une plus grande expérience, en particulier ceux ayant entre 10 et 20 ans d'expérience (34 %), sont plus enclins à se montrer satisfaits de leurs rémunérations.
L'enquête de ReKrute apporte un éclairage pertinent sur la question épineuse de la rémunération au Maroc, mettant en exergue les enjeux persistants et les disparités existant à différents niveaux, des secteurs d'activité aux inégalités salariales entre genres et niveaux d'éducation.
