Alors que la puissance grandissante des outils à base d'intelligence artificielle fait craindre de plus en plus d'abus, Microsoft présente deux innovations qui ne manqueront pas de susciter la controverse. Le premier, baptisé "Azure AI Speech Text to Speech Avatar", offre la possibilité de créer une représentation 2D photoréaliste d'une personne à partir de photos fournies, puis de l'animer pour la faire parler. Cette nouvelle technologie utilise le modèle Azure OpenAI Service GPT-3.5 pour répondre de manière textuelle aux questions posées.
Les applications envisageables sont diverses, allant d'un chatbot sur un site de voyage à la création du double virtuel d'un PDG pour intervenir lors de conférences. Microsoft souligne également la possibilité d'avoir un professeur numérique interactif avec les élèves. Toutefois, cette avancée technologique soulève des questions éthiques quant à son utilisation potentielle pour créer des avatars de personnes célèbres sans leur consentement explicite. Pour l'instant, Microsoft n'a pas clarifié les mesures prévues pour éviter de telles dérives ni les obligations de signaler l'utilisation de l'IA dans la création de ces avatars.
Une vidéo de démonstration montre un exemple d'avatar généré par ce nouvel outil de Microsoft, laissant entrevoir les possibilités mais également les risques liés à cette technologie.
En parallèle, Microsoft dévoile une deuxième innovation intitulée "Personal Voice", qui permet de recréer la voix d'un utilisateur après la lecture enregistrée d'un court texte. Toutefois, l'utilisation de cette fonctionnalité requiert le consentement explicite de l'utilisateur, enregistré au préalable. Actuellement, des restrictions limitent la lecture à voix générée et le partage des résultats en dehors de l'application, mais il est probable que ces limitations soient levées à l'avenir.
À ce stade, des interrogations subsistent concernant la rémunération éventuelle des comédiens de doublage si leurs voix sont reproduites par cette IA, ainsi que sur la nécessité de signaler clairement que la voix provient d'une intelligence artificielle. Ces deux nouveautés soulèvent ainsi des préoccupations éthiques et juridiques, invitant à une réflexion approfondie sur l'encadrement de telles avancées technologiques.
