Un souffle d’âme figé dans la matière
Le mobilier du studio néerlandais DRIFT ne se contente pas d’être fonctionnel : il semble habité. Avec leur collection Ghost, les deux artistes fondateurs du studio proposent une vision poétique et déroutante du design. Chaque pièce – chaise, fauteuil ou tabouret – contient en son cœur une forme éthérée, sculptée dans un bloc d’acrylique massif. Un paradoxe visuel et émotionnel qui réveille nos perceptions.
L’illusion comme langage artistique
À première vue, les pièces de la collection évoquent une esthétique minimaliste, presque froide : des blocs transparents aux lignes strictes. Mais dès que la lumière les effleure, un spectacle troublant commence. À l’intérieur, une silhouette vaporeuse se dévoile. Ce n’est ni un dessin, ni une sculpture classique : c’est une projection en trois dimensions, réalisée par une technique de laser de haute précision injectée dans la matière. Résultat : un nuage suspendu, une présence presque vivante capturée dans l’immobilité.
Cette prouesse technique, entre illusion d’optique et ingénierie de pointe, invite le spectateur à un double regard. Ce qui semblait figé se met à vibrer, à évoquer un mouvement. Le mobilier devient une œuvre d’art sensorielle, presque spirituelle.
Des trônes du passé à la poésie du futur
Si la collection Ghost étonne par sa modernité, elle puise aussi son inspiration dans l’histoire. Certaines pièces, comme la King Chair ou la Queen Chair, évoquent les trônes royaux, témoins d’un pouvoir ancien. D’autres, plus sobres, s’inspirent de sièges destinés aux invités ou aux domestiques, inscrivant l’objet dans une hiérarchie sociale et symbolique.
Mais ici, tradition et innovation fusionnent. DRIFT ne se contente pas de revisiter le passé : le studio le transpose dans un futur sculpté à la main. Chaque pièce est réalisée à la commande, et peut être personnalisée. Les clients sont même invités à co-créer la forme intérieure avec les artistes, transformant chaque meuble en une œuvre unique, intime, presque biographique.
Une exploration de l’invisible
Depuis sa création en 2011, Ghost s’inscrit dans une démarche plus large du studio DRIFT : interroger l’invisible, révéler le fragile, explorer les liens subtils entre technologie et nature. Leur mobilier ne se limite pas à l’objet. Il devient un vecteur d’émotion, de réflexion, parfois même de contemplation.
Cette recherche s’exprime également dans leurs installations monumentales. Parmi les plus marquantes, on se souvient de leur chorégraphie aérienne de 3000 drones, mimant à la perfection la murmuration des oiseaux, lors du festival Noor Riyadh. Un spectacle hypnotique, où technologie et poésie dialoguent avec virtuosité.
L’art du mouvement suspendu
La collection Ghost cristallise ce paradoxe cher à DRIFT : saisir le mouvement dans l’immobilité. Comme si chaque fauteuil capturait l’instant précis où une âme tente de s’échapper. Ces objets nous parlent, sans bruit, d’un monde entre le réel et l’imaginaire. Là où le vide devient matière, et la lumière, langage.
Pour découvrir l’univers envoûtant de DRIFT, leur site web et leur compte Instagram sont des passages obligés. Là, le mobilier cesse d’être un simple objet du quotidien : il devient un espace d’émotion, d’invention, et parfois… de mystère.
