D’après un sondage mené par l’entreprise australienne KnowBe4, l’utilisation croissante des réseaux sociaux pour s’informer en Afrique soulève de sérieuses inquiétudes. L’étude, réalisée en juin 2024, révèle que 84 % des Africains se tournent vers ces plateformes, avec Facebook en tête, utilisé par 80 % des répondants. Toutefois, cette tendance favorise la propagation de fausses informations sur le continent.
Anna Collard, vice-présidente de la stratégie de contenu chez KnowBe4 Africa, met en lumière les risques liés à cette situation. « Plus de 50 % des personnes interrogées utilisent aussi TikTok pour s’informer, or ni Facebook ni TikTok ne sont considérés comme des sources fiables », souligne-t-elle. Ce constat est d’autant plus préoccupant lorsque l’on sait que 82 % des sondés affirment pouvoir distinguer les vraies informations des fausses, alors qu’ils semblent surestimer leurs compétences en matière de détection de deepfakes ou de contenus trompeurs.
L’étude révèle également que 58 % des participants n’ont reçu aucune formation sur la vérification des informations, et 32 % choisissent d’ignorer les contenus trompeurs. Ce manque de préparation face à la désinformation pose de sérieux défis, surtout dans un contexte où les réseaux sociaux permettent une diffusion rapide et efficace de fausses nouvelles.
Selon KnowBe4, la situation est d’autant plus préoccupante avec l’approche d’élections dans 19 pays africains. « L’essor des campagnes de désinformation, souvent orchestrées par des acteurs étrangers comme la Russie et la Chine, menace d’aggraver l’instabilité sociale », avertit le rapport. Le Centre des Études Stratégiques pour l'Afrique (CESA) identifie la Russie comme le principal organisateur de ces campagnes sur le continent.
L'enquête met ainsi en évidence l'importance d'une sensibilisation accrue à la vérification des informations et d'une éducation médiatique pour mieux préparer les internautes à naviguer dans un paysage d'information de plus en plus complexe et potentiellement trompeur.