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Tesla attaqué pour discrimination raciale et harcèlement

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Une agence californienne a porté plainte mercredi contre le géant américain Tesla. Elle accuse le constructeur de voitures électriques de discrimination raciale à l'égard de travailleurs noirs. La plainte concerne l’usine de Fremont (Californie), pour des faits supposément déroulés entre 2015 et 2019.

Ce n’est pas la première fois que la société Tesla Motors est poursuivie pour discrimination, mais, cette fois, la plainte émane non pas d’individus isolés mais d’une agence officielle de l’Etat de Californie : le département chargé de l’égalité devant l’emploi et le logement. Depuis 2013, ce bureau est doté du pouvoir de poursuivre les contrevenants, ceci pour répondre à l’accroissement du nombre d’entreprises exigeant des candidats à l’embauche de renoncer à toute action en justice en cas de contentieux.

«Après avoir reçu des centaines de plaintes de travailleurs, la DFEH [Department of Fair Employment and Housing, ndlr] a trouvé des preuves que l’usine Tesla de Fremont est un lieu de travail soumis à la ségrégation raciale», a déclaré Kevin Kish, le directeur de cette agence chargée d’enquêter sur les affaires civiles, dans un communiqué mercredi. L’homme évoque notamment des «insultes raciales et des discriminations en termes de tâches, de discipline, de rémunérations et de promotion» envers les «travailleurs noirs». «Les faits dans cette affaire parlent d’eux-mêmes», conclut-il.

La DFEH a envoyé par e-mail des extraits de la plainte déposée mercredi dans un tribunal californien. "Toute la journée, tous les jours, les employés noirs ou afro-américains entendent des insultes raciales sur les travailleurs noirs, de la part d'autres salariés, de chefs et managers", indique la plainte.  Elle cite de nombreux exemples d'une rare violence verbale, y compris le "Neg**", allusion au terme péjoratif pour désigner les Noirs, un terme devenu imprononçable par les personnes blanches aux États-Unis.  "Comme l'usine est racialement ségréguée, les employés de l'usine appelaient les zones où de nombreux Afro-Américains travaillaient la - porch monkey station", littéralement "la zone des singes qui ne foutent rien", détaille également la plainte.

"Une employée s'est entendue dire par des collaborateurs et chefs de fermer sa gueule et que tous les noirs se ressemblent", continuent les avocats. "Un travailleur noir a entendu ce genre d'insultes jusqu'à 50-100 fois par jour".  La plainte souligne que les salariés noirs étaient affectés à des tâches physiquement plus difficiles que les autres dans les usines Tesla, qu'ils étaient plus facilement licenciés pour des infractions mineures et beaucoup moins fréquemment promus.  

"Pour beaucoup de travailleurs noirs, le stress du harcèlement racial généralisé, le risque d'altercations physiques avec les harceleurs, la discrimination flagrante, la discipline disproportionnée et l'inaction en cas de plainte ont rendu leurs conditions de travail tellement intolérables qu'ils ont démissionné", précise la plainte. Plusieurs salariés et ex-salariés du groupe dirigé par le milliardaire Elon Musk ont déposé des plaintes ces derniers mois pour dénoncer des cas de harcèlement sexuel ou de discrimination raciale au sein de l'entreprise.

Tesla se défend 

Manifestement au courant, Tesla s'est exprimé dès mercredi matin sur ces poursuites, avant que celles-ci ne soient confirmées. "Tesla s'oppose fermement à toute forme de discrimination et de harcèlement et a une équipe dédiée aux relations entre employés pour répondre et enquêter sur toutes les plaintes", a assuré le groupe dans un communiqué, qui mentionne une enquête de trois ans, portant sur des faits s'étant supposément déroulés dans l'usine de Fremont entre 2015 et 2019.

"Tesla a toujours pris des actions disciplinaires et licencié des employés pour faute professionnelle, y compris ceux qui profèrent des injures raciales ou harcèlent les autres de différentes manières", a ajouté la société, mentionnant ainsi son équipe en charge de la diversité, de l'équité et de l'inclusion.  

Ce n'est pas la première fois que le géant des voitures électriques se retrouve au cœur d'une affaire de racisme. En octobre dernier, un jury californien avait condamné Tesla à verser 137 millions de dollars de dommages et intérêts à un ancien employé noir pour avoir fermé les yeux sur le racisme qu'il subissait dans une des usines du groupe. L'entreprise compte demander au tribunal de suspendre les poursuites pour s'assurer que l'ensemble des faits et des preuves soient pris en compte.  Le constructeur automobile, qui insiste aussi sur le fait qu'il est le dernier encore installé en Californie, dit regretter que le DFEH ne lui ait pas transmis les accusations spécifiques sur lesquelles se basent ces poursuites.

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