Resserre-t-on l’étau sur les taux ?
La Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP) s’apprête à apporter une couche supplémentaire permettant de consolider ces dispositifs de sécurisation de la vie privée. C’est ce qui a été annoncé à la suite de la réunion tenue par cet organisme avec des experts de la Banque Mondiale dédiée au processus de mise à niveau des mécanismes de protection le 17 février 2020. Il s’agit d’une prise de conscience mondiale. En effet, la loi californienne sur la protection de la vie privée des consommateurs est entrée en vigueur en janvier 2020. Cette loi oblige les éditeurs à informer les résidents de la Californie de leur droit de refuser le ciblage publicitaire en ligne. D’autre part, en février, Google déclare qu’il allait commencer à mettre en œuvre les changements radicaux dans la façon dont il traite les cookies dans son navigateur, annoncés pour la première fois en mai 2019, dans le cadre du déploiement de Chrome 80. En référence à ces avènements, certains professionnels affirment que cela augure la fin d’une époque. Si l’on ajoute à cela les règlements généraux de l’UE sur la protection des données, qui exigent aussi que les entreprises obtiennent le consentement tacite, voire explicite, des utilisateurs pour suivre leurs comportements en ligne, il est clair que les cookies seront au-devant de la scène. Dans ce cadre, plusieurs chercheurs de par le monde s’efforcent de trouver des solutions pour rendre les transactions concernant les données des médias plus transparentes. Nonobstant les études qui montrent une résistance marquée des consommateurs aux techniques publicitaires. Une récente enquête menée par BritePool et Annenberg Research auprès de 1 004 personnes a révélé que la grande majorité (87 %) refuserait que leurs informations personnelles soient vendues à des tiers. Cependant, lorsqu’on leur a donné la possibilité d’être récompensés pour le partage de leurs informations personnelles, 21 % ont accepté et 61 % ont refusé. D’ailleurs, des laboratoires de recherche commencent à tester au profit des éditeurs des outils permettant de transmettre les préférences des consommateurs à des tiers dans l’écosystème de la publicité, ainsi que des lignes directrices pour informer explicitement les visiteurs des sites web sur la manière, dont leurs données, sont suivies, utilisées et partagées. Le succès ou l’échec de ces mesures sera déterminant pour l’avenir de la publicité digitale. Il est notoire que depuis 25 ans, les annonceurs utilisent des cookies pour suivre et cibler les consommateurs, mais maintenant l’industrie doit s’adapter. Les spécialistes du marketing qui s’appuient trop sur le ciblage par cookies verront leur stock de données se réduire. Ce qui offre aux médias l’opportunité de revenir à l’achat contextuel ou réinventer le tracking des leads sans cookies.
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