Les médias sociaux, autrefois considérés comme le foyer numérique de la connectivité mondiale, font face à un avenir en évolution, selon les prévisions du cabinet de recherche technologique Gartner. Une récente étude menée par le cabinet aux États-Unis suggère que d'ici 2025, l'engagement sur les plateformes sociales pourrait connaître une baisse significative, avec environ 50 % des utilisateurs qui envisageraient de limiter ou même d'abandonner leur présence sur ces espaces virtuels.
Les conclusions de cette prédiction reposent sur une enquête menée auprès de 263 consommateurs entre juillet et août 2023. Alarmant pour les géants des médias sociaux, les résultats révèlent que 53 % des répondants ont perçu une diminution de la qualité des plateformes par rapport à l'année précédente ou aux cinq années précédentes. Parmi les facteurs évoqués, la désinformation croissante, la présence de bases d'utilisateurs toxiques et l'omniprésence des bots ont été cités comme des contributeurs significatifs à cette détérioration.
L'étude de Gartner met également en lumière les préoccupations croissantes des internautes concernant l'impact de l'IA générative sur les réseaux sociaux. En effet, sept consommateurs sur dix expriment leur inquiétude quant à une utilisation accrue de cette technologie, craignant que cela ne nuit à l'expérience utilisateur.
Emily Weiss, chercheuse principale de Gartner, a souligné l'impératif pour les spécialistes du marketing de repenser leurs stratégies à la lumière de cette évolution des dynamiques des médias sociaux. Alors que les médias sociaux restent un canal d'investissement majeur pour le marketing numérique, Weiss met en garde contre la tendance croissante des consommateurs à limiter activement leur utilisation de ces plateformes.
Parallèlement à ces conclusions, une étude de GWI, un cabinet d'études de consommation basé au Royaume-Uni, a également noté une légère baisse du temps global consacré aux médias, tant traditionnels que numériques. Bien que cette diminution ne soit pas significative, elle semble refléter un changement dans la réaction des consommateurs face aux modifications des informations disponibles sur les réseaux sociaux.
Si les internautes étaient plus connectés que jamais pendant les confinements liés à la pandémie, cette nouvelle tendance à la baisse peut être attribuée à des préoccupations croissantes concernant l'addiction aux réseaux sociaux et une éventuelle correction après l'augmentation de l'activité en ligne pendant la période de crise sanitaire. La fin des restrictions a peut-être incité les utilisateurs à s'éloigner des écrans, une nouvelle qui pourrait être bien accueillie pour la santé mentale de certains utilisateurs les plus vulnérables.