Au cœur du Projet de loi de finances 2024 (PLF), une proposition d'augmentation substantielle des droits de douane sur les smartphones importés au Maroc, passant de 2,5 % à 30 %, a suscité des réactions mitigées au sein de la majorité parlementaire. Les députés expriment leur désapprobation face à cette mesure qui, selon eux, pourrait impacter négativement les consommateurs, en particulier ceux à faible pouvoir d'achat.
Certains députés de la majorité parlementaire ont suggéré une approche plus nuancée en matière de taxation des smartphones. Plutôt que d'appliquer uniformément une hausse de 30 % sur tous les appareils importés, ils recommandent de maintenir la taxe à 2,5 % pour les smartphones les plus abordables, dont le coût est inférieur à 2 000 dirhams. Pour les gammes supérieures, la proposition prévoit une hausse graduelle, avec une taxe de 17,5 % pour les smartphones d'une valeur entre 2 000 et 8 000 dirhams, et de 30 % pour les appareils d'une valeur égale ou supérieure à 8 000 dirhams.
Les députés du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM), du Parti de l'Istiqlal (PI), et de l'Union constitutionnelle-Mouvement démocratique et social (UC-MDS) ont souligné que l'augmentation de 30 % aurait un impact disproportionné sur les consommateurs à faible revenu. Ils ont également mis en garde contre les possibles conséquences sur le secteur de la téléphonie mobile, favorisant la contrebande au détriment des distributeurs agréés.
Omar El Boury, expert en télécommunication et représentant d'un groupement d'acteurs de la distribution de téléphonie mobile, a souligné que cette mesure entraînerait une augmentation significative des prix des smartphones, jusqu'à 40 %. Il a alerté sur les répercussions sur les couches sociales les plus vulnérables et a mis en avant le risque de freiner le développement du secteur digital au Maroc.
La controverse autour de cette proposition de hausse des droits de douane souligne les enjeux économiques et sociaux liés à la taxation des produits technologiques dans le pays. Après l'examen des amendements au PLF 2024 par la commission de l'Économie et des finances, les députés se préparent à voter sur la première partie du projet de loi, mettant en lumière les débats en cours sur la fiscalité des produits électroniques au Maroc.