Dans un monde où les véhicules électriques deviennent la norme, Uber s’attaque à un sujet que personne n’avait vu venir : le chaos sociologique du silence. Car lorsqu’il n’y a plus de moteur pour meubler l’ambiance, chaque micro-bruit prend soudain une dimension… disproportionnée.
C’est le point de départ de la nouvelle campagne de la plateforme, créée par Buzzman, qui revisite l’expérience en VTC sous un angle inattendu : l’électrique bouleverse notre manière d’occuper l’espace sonore.
Le silence, ce nouveau terrain de jeu publicitaire
Plutôt que d’aborder la transition électrique sous l’angle environnemental — un terrain déjà saturé —, Uber et Buzzman choisissent de raconter ce que les marques évoquent rarement : les effets secondaires du progrès. Et ici, il s’agit d’un silence presque trop parfait.
La campagne met en scène des moments hyper-ordinaires qui deviennent comiquement disproportionnés : un client qui tente d’ouvrir discrètement son snack, un animal de compagnie qui respire un peu trop fort, ou même un passager qui hésite à tousser. Sans le bruit du moteur, tout sonne plus fort, plus proche, plus intime.
L’idée : montrer que si les voitures sont plus propres et plus silencieuses, notre propre “bruit intérieur”, lui, ne disparaît pas.
L’électrique n’est plus une promesse, c’est une réalité industrielle
Derrière cette mécanique comique se cache un fait majeur : 92% des trajets Uber en France sont aujourd’hui réalisés en électrique ou hybride (T3 2025). Ce chiffre rebat totalement les cartes de la mobilité urbaine.
Uber ne raconte donc pas une ambition future, mais un état de fait. L’électrique n’est plus un choix d’avant-garde, c’est la norme. Et ses conséquences — environnementales, comportementales ou sociales — sont désormais palpables dans chaque habitacle.
En assumant avec humour que cette transition a aussi des effets inattendus, Uber évite le prêche écologique. La marque adopte une posture plus humaine, presque anthropologique : qu’est-ce que le silence fait à notre façon de vivre un trajet ?
Une stratégie créative qui exploite le contraste
Dans un paysage publicitaire saturé de musiques puissantes et de claims tonitruants, Uber prend le contrepied total. La campagne joue avec le vide sonore pour capter l’attention : quand tout le monde hausse le volume, Uber, lui, coupe le micro.
C’est précisément ce contraste qui rend la prise de parole mémorable.
Le message implicite : la transition écologique est bien avancée, au point que la marque peut se permettre de la tourner en comédie. Une manière subtile de dire : nous avons atteint un cap, passons maintenant à ce que cela change réellement pour l’utilisateur.
