Le mouvement Écoles sans téléphone vient de frapper fort avec une campagne percutante qui remet sur le devant de la scène un débat crucial : faut-il bannir les smartphones de l’école ? Leur nouveau spot en noir et blanc, sobre et sans fioritures, donne la parole à des enfants âgés de 6 à 13 ans. Face caméra, ils énoncent une série de phrases glaçantes commençant toutes par : « Si tu me donnes un smartphone… ».
« Je deviendrai accro. Je ne dormirai plus. Je me comparerai à tout le monde. Je n’aurai plus envie de jouer. » En quelques mots, ces enfants décrivent les effets dévastateurs de l’hyperconnexion : anxiété, isolement, perte de concentration et dépendance. Leur discours direct, sans filtre, vient bousculer les adultes souvent réticents à entendre ces avertissements.
Une réalisation minimaliste et percutante
Ce film, imaginé par Brendan Gibbons et Aaron Rosenbloom tous deux parents et professionnels de l’audiovisuel se distingue par son esthétique épurée. Aucun effet dramatique, aucune musique : uniquement des visages d’enfants filmés dans un noir et blanc saisissant. Tourné dans des quartiers de New York, Brooklyn et Los Angeles, le projet se veut universel et intemporel. Le casting mêle de vrais enfants et de jeunes acteurs, renforçant l’authenticité du message.
Ce spot renvoie vers le site phonefreeschoolsmovement.org, conçu comme une ressource pour les parents, enseignants et décideurs souhaitant instaurer des établissements scolaires sans téléphone.
Un mouvement en pleine expansion aux États-Unis
Sabine Polak et Mileva Repasky, fondatrices du mouvement Écoles sans téléphone, militent pour une école libérée de la pression numérique, où les enfants peuvent se concentrer, interagir réellement et préserver leur santé mentale. Leur mobilisation commence à porter ses fruits : plus de 17 États américains, parmi lesquels New York, Floride, Texas ou Virginie, s’apprêtent à limiter voire interdire l’usage des smartphones en milieu scolaire dès la rentrée 2025-2026.
« Ce film n’est pas seulement un outil de sensibilisation », souligne Brendan Gibbons. « C’est un levier pour amorcer un véritable tournant culturel. »
Repenser l’enfance à l’ère numérique
Au-delà de l’interdiction du téléphone à l’école, le mouvement plaide pour une réflexion plus large sur ce que signifie grandir dans un monde saturé d’écrans. À l’heure où l’attention devient une ressource rare, créer des environnements d’apprentissage protégés devient une nécessité.
Dans cette même logique, le photographe Eric Pickersgill avait déjà marqué les esprits avec sa série REMOVED, dans laquelle il supprimait numériquement les smartphones des mains de ses sujets pour révéler le vide relationnel qu’ils laissent derrière eux. Une autre manière de nous rappeler que l’enfance mérite mieux qu’un écran.
