Les utilisateurs réagissent vivement aux changements de politique de Meta, avec une hausse spectaculaire des recherches liées à la suppression des comptes sur Facebook, Instagram et Threads.
Récemment, l'annonce par Mark Zuckerberg de l'abandon du système de fact-checking externe de Meta et de l'assouplissement des règles de modération a suscité une réaction en chaîne chez les utilisateurs. En conséquence, les recherches sur Google pour supprimer des comptes Facebook et Instagram ont atteint des niveaux historiques, avec des hausses dépassant les 5000 % par rapport aux périodes précédentes.
Selon les données de Google Trends, des requêtes comme « comment supprimer définitivement Facebook » ont atteint le score maximal de 100, ce qui reflète un intérêt sans précédent. D’autres recherches, telles que « alternatives à Facebook » et « comment supprimer un compte Instagram », ont également connu une augmentation exponentielle.
Cette agitation découle de la décision de Meta de se détourner de son système de vérification des faits par des tiers, une initiative mise en place pour lutter contre la désinformation. En parallèle, la plateforme assouplit ses politiques de modération de contenu et réintroduit davantage de contenu politique dans les fils d'actualités, abandonnant une politique instaurée en 2021 visant à limiter les débats politiques polarisants.
Les raisons de ce changement sont multiples, mais certains experts y voient une tentative de Meta de se rapprocher des positions d'Elon Musk, notamment sa politique laxiste sur X . Cette décision a également alimenté les préoccupations concernant la propagation de la désinformation, notamment en raison du rôle joué par les plateformes sociales lors des événements du 6 janvier 2021 au Capitole, où elles ont été utilisées pour coordonner des appels à la violence.
La réaction des utilisateurs ne se limite pas à la suppression de comptes. De nombreux internautes cherchent également des alternatives, comme Bluesky et Mastodon, des plateformes qui proposent une modération plus stricte. Eugen Rochko, le PDG de Mastodon, a exprimé son inquiétude en qualifiant ces changements de « préoccupants pour toute personne dotée de conscience ». Il a ajouté que les contenus partagés via Threads sur Mastodon resteraient soumis aux règles strictes de modération de sa propre plateforme.
Face à ces bouleversements, Zuckerberg défend sa décision en arguant qu’elle vise à restaurer la liberté d'expression. Ce raisonnement fait écho aux déclarations d'Elon Musk, qui applique une politique plus permissive sur X, bien que des contenus jugés illégaux soient toujours rapidement supprimés. Meta prévoit d’ailleurs de remplacer les fact-checkers externes par un système de notes communautaires similaire à celui de X, permettant aux utilisateurs de signaler les contenus nécessitant plus de contexte.
Alors que la question de la modération de contenu sur les réseaux sociaux continue de diviser, les utilisateurs semblent plus que jamais déterminés à s'exprimer sur ce qui pourrait être perçu comme une dérive vers la désinformation. Les prochaines étapes de Meta dans cette direction auront des répercussions durables sur la perception du public et sur l’avenir de ses plateformes.