Facebook
  • Acceuil
  • Digital
  • Google verse 67 millions d'euros aux médias canadiens : un accord sous haute surveillance

Google verse 67 millions d'euros aux médias canadiens : un accord sous haute surveillance

title..

Google a récemment annoncé avoir payé 100 millions de dollars canadiens (environ 67 millions d'euros) à des médias canadiens pour l'utilisation de leur contenu. Ce versement s’inscrit dans le cadre d’un accord avec le gouvernement canadien, qui accuse le géant numérique de pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la publicité en ligne.

Un contexte de tensions réglementaires

En novembre dernier, le Bureau de la concurrence canadien avait engagé des poursuites contre Google, affirmant que l’entreprise, leader incontesté de la technologie publicitaire au Canada, avait abusé de sa position dominante pour protéger et renforcer son monopole. Selon les autorités, ces pratiques nuiraient à la concurrence et désavantageraient les acteurs locaux du secteur.

Afin de répondre à ces accusations, Google a décidé de participer financièrement au soutien des médias canadiens. Les fonds, versés au Collectif du journalisme canadien (CJC) – une organisation à but non lucratif créée spécifiquement pour gérer cette répartition – visent à garantir une rémunération équitable pour les contenus journalistiques utilisés.

Une démarche saluée par les éditeurs

Paul Deegan, président de News Media Canada, une association représentant des centaines d’éditeurs à travers le pays, s’est réjoui de cet accord. Il a souligné que la rémunération proposée par Google était « largement supérieure » à ce qui a été observé dans d'autres régions du monde. Chaque média participant pourrait ainsi recevoir jusqu’à 20 000 dollars canadiens par journaliste, selon les estimations.

Pour Google, cet engagement financier ne s’arrête pas là. L'accord prévoit un nouveau paiement d’ici fin 2025, ce qui témoigne d’une volonté affichée de coopérer avec les autorités canadiennes et de répondre aux attentes des acteurs du secteur.

Une pression judiciaire internationale

Cependant, les déboires juridiques de Google ne se limitent pas au Canada. Aux États-Unis, le géant californien fait face à des accusations similaires. En novembre, le ministère américain de la Justice a demandé à un juge d’ordonner la vente de Chrome, son célèbre navigateur web, en raison de ses pratiques anticoncurrentielles.

De plus, un tribunal fédéral de Washington a récemment reconnu Google coupable d’abus de position dominante dans le domaine de la recherche en ligne.

En Europe et au Royaume-Uni, les enquêtes sur les pratiques publicitaires de Google se multiplient également, illustrant une contestation croissante de son modèle économique à l’échelle mondiale.

Une stratégie de réconciliation ou de survie ?

L’accord conclu avec le gouvernement canadien pourrait marquer un tournant dans la manière dont les grandes entreprises technologiques abordent leurs relations avec les médias et les régulateurs. Face à une pression internationale croissante, Google semble opter pour une stratégie de collaboration afin de limiter les risques d’amendes colossales et d’éventuelles restructurations forcées.

Reste à voir si cette initiative suffira à restaurer la confiance des autorités et des acteurs du marché, ou si elle sera perçue comme un simple geste ponctuel dans un contexte de tensions croissantes. Une chose est certaine : le modèle économique des géants numériques est de plus en plus scruté, et les régulateurs du monde entier n’entendent plus rester passifs.