Chaque année, certaines entreprises se distinguent par des pratiques jugées déplorables par leurs clients. Pour la huitième fois, le palmarès des « Cactus », établi par 60 millions de consommateurs, met en lumière les entreprises ayant marqué l'année par leurs manquements. En 2024, trois noms se détachent particulièrement : Temu, Nestlé et Stellantis.
Temu : un « gigantesque bazar numérique » au banc des accusés
Le Cactus d’or revient à Temu, la plateforme chinoise de commerce en ligne. Décrite comme un « gigantesque bazar numérique », elle est critiquée pour des produits de qualité douteuse et des pratiques risquées. Les utilisateurs dénoncent notamment :
Des jouets aux petites pièces détachables, souvent non conformes aux normes européennes. Des cosmétiques sans liste d’ingrédients. Des modes d’emploi uniquement en chinois, rendant leur utilisation complexe.
Les conclusions d’une enquête menée par la Fédération européenne des industries du jouet sont accablantes : 95 % des jouets vendus sur Temu sont jugés dangereux pour les enfants. Ces révélations ont suscité un vif débat sur la sécurité des consommateurs et la régulation des plateformes e-commerce.
Nestlé : des eaux sous haute surveillance
La deuxième place, matérialisée par le Cactus d’argent, est attribuée à Nestlé, confrontée à un scandale sanitaire majeur concernant ses eaux en bouteille. D’après des investigations de plusieurs médias français, le groupe aurait utilisé des procédés de traitement interdits pendant plus de quinze ans.
Cet épisode a provoqué une crise de confiance autour de marques emblématiques comme Perrier, produite à Vergèze (Gard). Une commission sénatoriale a été mise en place pour faire la lumière sur ces pratiques, et des auditions ministérielles sont prévues. Nestlé Waters pourrait même subir des sanctions sévères, allant jusqu’à la fermeture de certains sites en France.
Stellantis : des rappels massifs et des consommateurs mécontents
Le Cactus de bronze revient à Stellantis, le groupe automobile né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler. L’année a été marquée par :
- Un scandale lié aux airbags défectueux de Takata, obligeant l’entreprise à rappeler plus de 200 000 véhicules dès le mois de mai.
- Des défaillances de son système AdBlue, utilisé pour réduire les émissions polluantes des moteurs diesel.
Face aux nombreuses plaintes, Stellantis s’est engagé à indemniser les propriétaires de véhicules concernés, produits entre 2014 et 2020. Cependant, cette gestion de crise a terni l’image du groupe, déjà fragilisée par des problèmes de fiabilité.
D’autres nominés dans la ligne de mire
Outre ce trio de tête, d’autres entreprises figurent parmi les lauréats des « Cactus » 2024 :
- DAZN, le diffuseur sportif, critiqué pour ses tarifs jugés excessifs malgré des offres low-cost.
- Free, victime d’une cyberattaque massive, se voit attribuer le « Cactus de la vulnérabilité ».
Un rappel cinglant pour les entreprises
Ce palmarès des « Cactus » rappelle avec force que la transparence, la sécurité et la qualité des produits et services sont des attentes fondamentales des consommateurs. Les entreprises épinglées devront redoubler d’efforts pour regagner la confiance du public, sous peine de voir leur réputation durablement entachée.
