L'équipementier sportif Adidas a annoncé vendredi le retrait de la mannequin Bella Hadid de sa campagne promotionnelle pour la réédition des baskets emblématiques SL72, initialement portées lors des Jeux olympiques de Munich en 1972. Cette décision fait suite à une controverse liée à l'attentat anti-israélien qui avait ensanglanté cet événement sportif.
Les Jeux olympiques de Munich en 1972 avaient été marqués par une attaque suivie d'une prise d'otages menée contre la délégation israélienne par un commando palestinien, au cours de laquelle onze athlètes israéliens et un policier allemand avaient perdu la vie. Adidas, qui surfe sur la culture sneaker, a choisi de relancer cet été la chaussure au look rétro baptisée SL72, réplique d'un modèle porté par les athlètes lors de ces Jeux.
Bella Hadid, mannequin américaine d'origine palestinienne, figurait parmi les visages choisis par Adidas pour incarner la campagne de promotion des baskets rééditées, lancée mi-juillet. Fille d'un ancien réfugié palestinien et d'une mère d'origine néerlandaise, Bella Hadid a régulièrement exprimé son soutien aux Palestiniens depuis qu'Israël bombarde la bande de Gaza en représailles à l'attaque commise le 7 octobre par le Hamas.
La campagne a suscité une vague de critiques, notamment de la part de responsables israéliens et d'internautes, qui ont pointé du doigt le choix de Bella Hadid comme égérie. Face à cette polémique, Adidas a présenté ses excuses et a décidé de retirer la mannequin de la campagne avec "effet immédiat".
"Nous sommes conscients que des liens ont été établis avec des événements historiques tragiques — même si ceux-ci sont totalement involontaires — et nous nous excusons pour l’irritation ou la douleur" que cela a pu causer, a écrit la marque aux trois bandes dans un communiqué.
Adidas va continuer de promouvoir son modèle vintage avec d'autres visages, tels que Jules Koundé, footballeur français, A$AP Nast, rappeur et auteur-compositeur américain, Melissa Bon, musicienne helvético-éthiopienne, et Sabrina Lan, mannequin et influenceuse chinoise qui vit à Berlin.
Cette polémique intervient après la rupture brutale, en octobre 2022, de la collaboration lucrative entre Adidas et le rappeur américain controversé Kanye West, désormais connu sous le nom de Ye, qui avait fait des remarques à caractère antisémite. Cette décision avait coûté cher à l'équipementier allemand, qui avait vu ses comptes de l'année 2023 basculer dans le rouge. Le groupe allemand doit désormais encaisser cette nouvelle déconvenue liée à Bella Hadid au moment où il s'extrait du marasme de l'an dernier avec des performances en nette amélioration.
