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Youssef KSIYER « Le monde aujourd'hui a besoin de plus de sincérité. »

Youssef KSIYER « Le monde aujourd'hui a besoin de plus de sincérité. »

Youssef KSIYER « Le monde aujourd’hui a besoin de plus de sincérité. » PAR ZAINAB NACHAT À travers son expérience marquante, il nous parle de la sphère médiatique Télé au Maroc, ainsi que des modes de consommation des médias. Entretien avec Youssef Ksiyer. Responsable LAB à 2M. Comment peut-on définir la sphère médiatique Télé au Maroc ? Ce n’est pas vraiment mon domaine d’expertise, mais je peux me positionner en tant que consommateur de télé. Il faut faire la distinction entre trois choses, le poste de télé, que je regarde rarement. Puis, l’institution de la télé en tant que créateur de contenu, que je continue à consommer sur d’autres écrans : celui de mon téléphone, de ma tablette ou de mon ordinateur. Ensuite, il y a aussi la manière de faire de la télé, c’est-à-dire que quand on parle d’un programme télé, il est fait selon des règles qui régissent une grille télévisuelle, c’est une chose qui a été aussi revue. Quand je consomme mon contenu sur Internet, au lieu de voir une émission de 45 minutes, je vais me concentrer sur ses moments forts ou quelques extraits qui vont peut-être devenir viraux. Quand on parle de consommation télé, on parle du contenu qui est créé par la télé et qui reste encore aujourd’hui un contenu très consommé sur internet. Aujourd’hui, quelle est votre perception par rapport à la consommation des médias ? C’est une grande question, car avec plus d’options, on a plus de choix dans la manière dont on a envie de consommer notre contenu. On peut le faire dépendamment du temps qu’on a devant nous. Aujourd’hui, en attendant un rendez-vous chez le dentiste, je vais peut-être privilégier du contenu court. Quand je suis chez moi en fin de journée, j’ai envie de regarder un contenu plus long. J’ai envie de le regarder sur la télé parce que je suis dans mon salon, sur mon téléphone quand je suis dans une salle d’attente ou sur ma tablette parce que je ne suis pas seul et que j’ai besoin de regarder du coin de l’œil un match de football pendant que d’autres personnes regardent un feuilleton à la télévision. Il s’agit d’un changement de manière de consommer et on est très attentif à cette manière dont les gens consomment aujourd’hui du contenu. Comment faire adapter les grilles de programmes aux Millennials ? C’est vrai que souvent on segmente, on dit la ménagère de moins de 50 ans. C’est un terme qui n’est plus adapté aujourd’hui pour les Millennials. Le problème est qu’on pense savoir ce qu’ils veulent mais on est rarement à leur écoute. Je pense qu’il y a aussi des valeurs qui caractérisent une génération: le choix de la liberté, du voyage... Par exemple, quand on dit carrière, on pense engagement alors que pour une autre génération c’est pouvoir essayer plusieurs choses et profiter de plusieurs options. Quand on parle de ces valeurs, on transcende aussi la segmentation des âges parce qu’on peut se retrouver avec un Millennial qui a 65 ans dans sa tête, et un autre dans le cœur cible qui a une manière de voir complètement différente. Quelle est la place de l’éthique dans les stratégies médias TV? Le monde où nous vivons aujourd’hui a besoin de plus de sincérité. Les valeurs d’éthique nous permettent d’aller vers cette transparence, ce qui est très important. Aujourd’hui, on parle d’un temps où tout est connu : l’information, on l’a. On est toujours connecté mais on manque de sincérité. Quand on est sincère, ça se voit. Quand on essaye de créer un contenu qui ne nous ressemble pas, ça se voit aussi. L’être humain a aussi un algorithme interne qui lui permet de faire la différence. ♦