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Les influenceurs virtuels Vrai métier ou poudre aux yeux?

Les influenceurs virtuels Vrai métier ou poudre aux yeux?

ON AIR DOSSIER SPÉCIALINFLUENCEURS virtuels^ _ Vrai métie ® oufpoudre aux \#ux? Le terme d’« influenceur virtuel » n'est que très récent. À quoi correspond-il ? D'où vient cette tendance et comment s’est-elle autant répandue ? Les « influenceurs virtuels » désignent des personnages entièrement fictifs représentant une marque, une entreprise, ou autre. La plupart d’entre eux ont été créés grâce au « facerig ». Cela consiste à filmer ou photographier un visage humain et d’en capter les mouvements afin de les reproduire sur le personnage en 3D. Parfaitement modélisés, certains d’entre eux/elles se confondraient même avec de vraies personnes. La mode est tout d'abord venue du Japon où la première star virtuelle née est appelée Hatsune Miku. Créée en 2007 par la marque Yamaha Co., elle représente commercialement la marque Vocaloid, un logiciel de synthèse vocal. Avec ses couettes bleues, son visage jeune et ses vêtements d’écolière, entièrement dématérialisée, son succès grandit bien plus vite et fort que ce que ses créateurs espéraient. Considérée comme la première chanteuse entièrement virtuelle, ses concerts holographiques font encore aujourd’hui déplacer des milliers de personnes. Beaucoup d’autres personnages furent créés suite à cela, enrichissant le petit groupe des Vocaloids. Puis, en 2016, une certaine Kizuna Ai, totalement fictive elle aussi, commence à poster ses vidéos sur YouTube. Avec un succès d’abord mitigé, celle-ci commence à attirer l’attention du public nippon et sud-coréen début 2017. Avec des vidéos musicales, mais aussi de gaming, lifestyle, et autres, elle est très vite considérée comme la première YouTubeuse virtuelle, avec plus de 2 millions d’abonnés. C’est en constatant ce succès que certaines marques occidentales ont décidé de se lancer dans l’aventure, en adoptant une égérie virtuelle. LES AVANTAGES II y a plusieurs bienfaits à ce qu’une marque crée une égérie numérique, soit en partenariat ou en sponsor avec elle. Tout d’abord, si la marque décide de créer elle-même cette personne virtuelle qui la représentera, cela lui permet d’être totalement libre quant à l’apparence de l’égérie. La création virtuelle saura alors parfaitement porter la marque, correspondre à ses attentes physiques, intellectuelles, etc. Par ailleurs, il est plus facile pour les influenceurs virtuels de s’adapter au message et à l’ambiance 2 INFLUENCEUSES VIRTUELLES LH Miquelas Créée en 2018 par le collectif Brud, elle s’est très vite imposée sur Instagram. Une égérie virtuelle très engagée, la jeune « femme » est la plus grande influenceuse virtuelle d’Instagram (1,7M de followers) et se poste aux côtés d’un grand nombre de marques importantes, comme Calvin Klein mais aussi Samsung ou Prada. Elle aime également à poser avec des personnes réelles, rendant un peu plus fin le voile entre fiction et réalité. Shudu Gram S Créée en 2017 par l’artiste et photographe Cameron-James Wilson, Shudu est considérée par son créateur comme une « œuvre d’art ». Shudu, contrairement à Miquela, est uniquement mannequin, elle est d’ailleurs le premier mannequin virtuel dans le milieu. Elle est notamment devenue l’égérie de Rihanna pour sa marque de cosmétique « Fenty Beauty ». voulue par la marque pour sa campagne. En effet, comme ce n’est pas une personne réelle, gérer la communication autour de son image est bien plus aisé. Ainsi, plus de risque que la marque se retrouve entachée par l’opinion ou l’action d’un influenceur réel. De plus, irréel veut aussi dire disponible à chaque instant. Puisque l’avatar derrière ces égéries virtuelles n’est pas une personne physique sujette à des besoins primaires, il est simple de faire une campagne marketing quand vous le voulez sans avoir à vous adapter à l’emploi du temps d’un influenceur réel (bon, modulo la création quand même qui nécessite un travail des équipes de production). LES INCONVÉNIENTS Évidemment, cela serait trop beau si les influenceurs virtuels n’apportaient que des avantages aux marques. Le principal inconvénient de ces stars immatérielles nouvelle génération est l’opinion que le public a d’eux. En effet, une étude menée par Ask Suzy auprès des consommateurs en 2018 a montré que 59 % d’entre eux avaient une vision négative de ces personnes en 3D. Ainsi, le public ciblé par les marques se postant auprès d’un influenceur virtuel peut être au contraire rebuté par la marque qui l’utilise, et ainsi lui donner une mauvaise image. Bien réfléchir, donc, au public ciblé, et pas seulement pour savoir si les produits ou services que la marque propose sont bons, mais s’ils seront seulement attirés par ce représentant 3D. De plus, que ce soit dans la conception de l’égérie en elle-même ou celle de ses posts, il y a un budget non négligeable. Rémunérer les personnes chargées de la communication de l’influenceur virtuel, celui ou celle qui le.la modélisera dans la position souhaitée, les lieux, le shooting... Tout cela a un coût, que ce soit temporel, humain ou financier. Enfin, si une marque décide de prendre une égérie pour les représenter, il y a un risque qu’une partie de son public ne se reconnaisse plus dans la marque. Le sexe, la couleur de peau, le style, mais également ses engagements (Lil Miquela par exemple, très impliquée dans la cause LGBTQ+ et Black Lives Matter)... tout cela crée un risque qu’une partie des consommateurs se détournent de la marque qui, à leurs yeux, ne leur correspond plus. Mais on a aussi le cas avec un « vrai » influenceur ♦ https://www.instagram.com/lilmiquela/?hl=fr https://www.instagram.com/shudu.gram/?hl=fr