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Digitalisation des administrations Une stratégie nationale pour sortir de la crise

Digitalisation des administrations Une stratégie nationale pour sortir de la crise

TREND Digitalisation des administrations Une strategie nationale pour sortir de la crise La crise sanitaire actuelle a contribué à une prise de conscience collective quant à l’importance d'amorcer une véritable révolution numérique. La transformation digitale des administrations Le concept de l’e-gov facilite la vie des usagers en leur évitant les longs déplacements et en diminuant les chances de corruption des agents publics. Dans ce sens, les pouvoirs publics doivent repenser leur façon d’interagir avec les citoyens, les entreprises et leurs propres agents. Cela oblige donc le gouvernement à s’engager dans la mise en œuvre d’une vraie stratégie digitale. LA VOLONTÉ DES POUVOIRS PUBLICS À PRENDRE LE VIRAGE DIGITAL Conscient de l’importance que revêt la digitalisation dans le niveau de productivité de l’administration publique marocaine, le gouvernement marocain a depuis longtemps placé la donne numérique au cœur de son programme de réforme de l’administration. Sa Majesté le Roi Mohammed VT avait fait de la transformation numérique un enjeu majeur pour unifier la vision du secteur public en matière de dématérialisation et numérisation des services, pour promouvoir et soutenir la coopération entre les services administratifs, pour l’échange des données et pour développer la numérisation des services communs. Ceci pour permettre à l’administration d'offrir des services de qualité répondant aux besoins et aux attentes des usagers. En effet, Les exigences du confinement et de ia distanciation sociale ont démontré la nécessité de Voutil digital à tous les niveaux. Le Ministère de la Justice a assuré que tous les documents demandés pouvaient être obtenus par voie électronique. pour être efficace, l’utilisation des nouvelles technologies de l’information nécessite de faire preuve d’un esprit de collaboration intersectoriel et d’adopter une approche multipar-tenaires, fondée sur l’ouverture des données. Malgré la volonté des pouvoirs publics à s’engager dans la transformation digitale, certains obstacles réglementaires, juridiques et socioculturels continuent de freiner ce processus. Pour ainsi dire, la réglementation actuelle ne répond toujours pas aux nouvelles exigences liées à cette digitalisation et la société marocaine éprouve toujours une réticence par rapport à l’utilisation de ces nouveaux outils. LA CRISE SANITAIRE. CATALYSEUR PE LA TRANSFORMATION DIGITALE Les grands changements qui s’opèrent aujourd’hui ont donné un coup d’accélérateur à la réforme de digitalisation de l’administration qui traîne depuis quelques années. Santé, éducation, services administratifs... Les exigences du confinement et de la distanciation sociale ont démontré la nécessité de l’outil digital à tous les niveaux afin de garantir la continuité des services indispensables. Dans ce contexte, après la déclaration de l’état d’urgence le 20 mars, le Ministre des Finances, Mohammed Benchaâboun a adressé une circulaire aux différents départements ministériels afin de privilégier l’utilisation du digital comme outil du télétravail et limiter les échanges physiques de documents et de courriers administratifs susceptibles de présenter un réel facteur de risque de contamination au Covid-19. D’autre part, pour éviter les longues files d’attente devant les guichets et les attroupements dans les différentes administrations du Royaume, et pour faciliter l’échange de documents administratifs, l’Agence de Développement du Digital (ADD) en partenariat avec le Ministère l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration s’est engagé à lancer plusieurs initiatives digitales ainsi qu’à l’élaboration de textes législatifs et réglementaires nécessaires. Bureau d’ordre digital, guichet électronique des courriers, parapheur électronique... les administrations et organismes publics peuvent désormais gérer électroniquement les flux des courriers entrants et sortants, automatiser le traitement des courriers et dématérialiser complètement la signature des documents administratifs. Par ailleurs, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) avait déjà ouvert le bal de la digitalisation en 2003 à travers la création de plusieurs e-services au profit de ses clients, assurés ou autres partenaires. Ces services ont pour but la dématérialisation d’une bonne partie des procédures. Ceci dit, avant le début de la crise sanitaire, la CNSS avait déjà réussi à réaliser plusieurs projets digitaux qui ont enregistré des résultats positifs. Le portail des assurés et l’application mobile « Ma CNSS » connaissent un véritable succès. À travers ces outils, la CNSS offre plusieurs services gratuits, sécurisés, 100 % dématérialisés et disponibles 24/24 et 71)17, à savoir: le récapitulatif de la carrière déclarée à la CNSS, l’état de traitement des dossiers (AMO, pensions, allocations familiales, indemnité pour perte d’emploi...), une authentification sécurisée, la consultation de l’historique complet des attestations de salaires (portail), une simulation de la pension de retraite ou le téléchargement de l’attestation de déclaration de salaire. Selon le rapport d’activité de 2018, le portail télé-déclaratif au Maroc « Damancom », avait enregistré en 2018, 26 742 nouvelles adhésions amenant le nombre global des entreprises affiliées adhérentes au » x> portail à 162 837, soit une croissance de 20 % par rapport à l’année 2017. De leur côté, Les salariés déclarés sont passés de 2 799106 en 2017 à 2 849 256 en 2018. La CNSS avait également précisé dans son rapport que 96 % des salariés étaient déclarés via Damancom. Par ailleurs, L’application « Ma CNSS » est numéro 1 au Maroc avec plus de 5,6 millions de téléchargements et ce sont plus de 350000 assurés qui l’utilisent régulièrement. Grâce à sa stratégie, la CNSS a fait de l’outil digital un moyen efficace d’interaction avec les salariés déclarés et les entreprises durant ce temps de crise. À travers son portail dédié au Covid-19 « covidl9.cnss. ma », elle s’engage à continuer à offrir des indemnités forfaitaires aux salariés en arrêt temporaire durant cette période. Ce nouveau portail vient donc enrichir l’offre digitale de la CNSS, et montre sa volonté pour relever le défi digital vu qu’elle déploie une large gamme de services numériques adaptés à chaque cible. Le Ministère de la Justice a, quant à lui, assuré que tous les documents demandés pouvaient être obtenus par voie électronique et que les dossiers judiciaires pouvaient être consultés en ligne. Plusieurs autres services e-gov ont été activés durant cette période de confinement. Le projet baptisé e-Moqataa ou l’e-Kiosk de démalérialisation s’est transformé en une plateforme inédite intitulée WRAQI ouWRAQI. MA. Cette plateforme, a pour objectif de réconcilier l’administration avec l’administré en permettant l’accès à distance, aux différents services administratifs en toute sécurité. Ce sont des initiatives comme celles-ci qui permettront aux efforts de secours du gouvernement d’avoir un effet optimal. Ceci dit, la crise sanitaire a joué le rôle d’un catalyseur vers la digitalisation qui accélère la transition vers le Maroc 4.0. UNE FORMIDABLE SOURCE D’AGILITÉ ET D’EFFICIENCE Depuis le début de l’épidémie, on ne jure, que par le digital. Pour les administrations du Royaume, l’appropriation de l’outil numérique en cette période est un atout potentiel Les administrations qui ont déjà pris le virage du numérique, même partiellement, sont aujourd’hui mieux armées face à la crise. d’efficacité et un gage d’amélioration de la qualité du service offert aux usagers. Le secrétaire général du département de la Réforme de l’administration au Ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Ahmed Laamou-mri, a souligné dans une interview accordée à la MAP, que les administrations publiques ont besoin de capitaliser sur les avancées opérées pendant cette crise sanitaire et de les pérenniser sur le long terme. Face à cette évolution irréversible, le secrétaire général a rappelé que le gouvernement attache la plus haute importance à soutenir tous les efforts visant à utiliser et à exploiter les technologies de l’information et de la communication, ce qui oblige toutes les administrations publiques à fournir plus d’efforts en vue de consolider la culture des transactions électroniques à tous les niveaux et de moderniser les services publics destinés aux citoyens. Il faut également noter que toutes les administrations publiques préparent des plans d’action de transformation numérique visant à dématérialiser les procédures à l’horizon de cinq ans. Ainsi, le constat est clair: les administrations qui ont déjà pris le virage du numérique, même partiellement, sont aujourd’hui mieux armées face à la crise. Le numérique doit donc infuser l’administration. C’est l’ingrédient indispensable pour rebondir et surtout pour anticiper en cas de prochaine crise. ♦ Par M.c.