<p>Depuis le diagnostic des premiers cas du Covid-iQ au Maroc, un nombre important de rumeurs et fake-news circule sur le web et sur les réseaux sociaux, risquant d’impacter les habitudes de consommation. Le Ministère De l’Intérieur a appelé les marocains à s’assurer de la véracité des informations ainsi qu’il a annoncé que des consignes strictes ont été données aux parquets généraux des tribunaux afin d’enquêter sur toute personne ayant diffusé de fausses informations. Plusieurs arrestations ont d’ailleurs été enregistrées, notamment celle de « Mi Naïma » qui avait publié une vidéo dans laquelle elle niait l’existence du coronavirus et incitait à ne pas mettre en application les mesures préventives ordonnées par les autorités.</p> <p><strong>VÉRITÉ VS CANULAR </strong></p> <p>Entre films nazis de Joseph Goebbels, théorie de complot sur la mort de Kennedy et incendie soi-disant volontaire de Notre-Dame, la diffusion de la propagande et la manipulation de l’information a toujours existé. Dans ce contexte, le web est les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés comme source d’information. Une enquête réalisée par l’Institut français d’opinion publique pour la fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch en 2018 démontre que les Français entre 18-34 ans privilégient à 45,5 % le web et les réseaux sociaux pour s’informer. Néanmoins, malgré les efforts réalisés pour réglementer la publication des informations, la diffusion des fakes news et des intox continuent à mettre en cause la crédibilité de ces médias. Selon une étude faite en 2018 par l’American Association For The Advancement Of Science sur un échantillon de 12 ans de données sur Twitter, l’examen de milliers de tweets de milliers de rumeurs remontant à une décennie a déterminé que les fakes news sont plus susceptibles de se propager sur un réseau social que les informations factuelles. Elles atteignent systématiquement un public plus large et se faufilent beaucoup plus profondément dans les réseaux sociaux que les vraies nouvelles. De ce fait, les nouvelles technologies sociales, qui facilitent le partage rapide des informations à grande échelle sans aucune régulation, mènent à la propagation de la désinformation qui par la suite, a des effets cataclysmiques sur l’économie, la politique et la vie sociétale. C’est notamment le cas pour les publications de Donald Trump qui ont fait ravage sur Twitter. La plateforme avait déjà signalé un tweet du président américain relayant une vidéo tronquée de Joe BIDEN, candidat à l’investiture démocrate.</p> <p><strong>LES FAKES NEWS À L’HEURE DU CORONAVIRUS </strong></p> <p>Le coronavirus bouleverse le quotidien de la planète. Depuis sa propagation exponentielle dans la province de Wuhan en décembre 2019, les fausses informations se multiplient à travers le web et sur les réseaux sociaux. Les théories les plus absurdes circulent sur l’origine du virus ainsi que la manière de le combattre. D’une part, les théories complotistes font partie de nombreux posts affirmant que le virus aurait été créé par les États-Unis pour profiter de la vente de futurs vaccins ou qu’il aurait été une arme biologique développée par le gouvernement chinois. De nombreuses hoax ont été publiés prétendant que la contamination via la consommation de nourriture chinoise ou à travers les colis envoyés de Chine était possible. Les messages anxiogènes partagés chaque jour sur nos feeds ont déclenché de nouvelles habitudes de consommation. Des secteurs en ont souffert, d’autres en ont profité. Notamment les sociétés du secteur de la santé, certaines entreprises de divertissement et de l’e-commerce.</p> <p><strong>PSYCHOSE DES MAROCAINS </strong></p> <p>Depuis l’annonce d’un premier cas de coronavirus au Maroc, une vague de fausses informations s’est répandue à grande vitesse à travers *> Les fakes news pullulent sur les réseaux sociaux, comme ces lions que la Russie aurait lâchés dans la ville pour obliger les gens à rester chez eux! TREND Depuis l’annonce d’un premier cas de coronavirus au Maroc, une vague de fausses informations se répand à grande vitesse à travers le Royaume. Le Covid19 a déclenché une véritable psychose, amplifiée par les réseaux sociaux. y> le Royaume. Des messages partagés des milliers de fois deviennent viraux et déclenchent une psychose inquiétante. Entre rumeurs de confinement total et nombre de contaminations, l’essor de ces fausses informations a poussé les citoyens marocains à se rendre dans les grandes surfaces et les pharmacies. Un changement radical a été observé par rapport au comportement du consommateur. Des achats de panique ont explosé partout dans le Royaume, la fréquentation des supermarchés a augmenté et notamment les volumes achetés. Les produits conserves, les produits DLC, l’eau et le papier toilette font partie du caddy des consommateurs marocains. Chose qui relate l’état d’affolement qui sévit au Maroc. Par crainte d’une pénurie, les volumes d’achat en gels antiseptiques, dispositifs médicaux à savoir : les gants et les masques, ainsi que les médicaments, ont connu une forte demande. Selon Oualid AMR1, président de la Fédération Nationale Des Syndicats Des Pharmaciens du Maroc (FNSPM), les pharmaciens s’inquiètent du manque d’approvisionnement par rapport à ces produits. Or, la viralité que connaît le Covid-19 accompagné de son lot de fausses informations accentue cette frénésie d’achat et contribue à la rupture des stocks. Pour réduire l’impact de cette psychose, les autorités marocaines ont souligné dans un communiqué de presse que le marché national ne connaîtra aucune discontinuité en termes de livraison de denrées agricole et de pêche. Les dispositifs médicaux représentent la filière la plus directement impactée par la pandémie. Alors que la plupart des principes actifs pharmaceutiques sont fabriqués en Chine, les expertes craignent une rupture liée aux produits pharmaceutiques. De son côté, le Ministère De Santé affirme que la situation est stable et que les instances concernées ont procédé à la reconstitution d’un stock de sécurité au niveau national, pour faire face à d’éven- tuelles perturbations dans la Chaîne d’approvisionnement.</p> <p><strong>MESURES MISES EN PLACE</strong></p> <p>L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait aussi appel au GAFA, pour l’aider à lutter contre les conséquences dangereuses liées à ces spéculations. Google a créé une alerte SOS pour guider les internautes vers des comptes plus crédibles. Twitter met en avant les informations des agences nationales de santé gouvernementale. Facebook s’engage également à supprimer les Fake news. Au niveau national, les autorités ont demandé aux citoyens marocains de s’assurer de la véracité des informations. Les services de la direction générale de la sûreté nationale ont procédé à leur tour à des investigations et des arrestations à l’encontre de toute personne divulguant de fausses informations. </p>