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C'est l'été !

C’est l’été ! Vous savez, cette saison où il fait beau et pendant laquelle on ne parle que de vacances. Cette saison où fleurissent de belles photos Instagram sur les murs des facebookiens (au point de nous faire saliver… ou nous faire crever de jalousie). Cette saison durant laquelle se développent des économies basées sur le tourisme, local entre autres.

   

Mais comment peut-on me vendre des vacances au Maroc ?!

Entre la jeune maman agressée à Tanger, les estivants attaqués au sabre sur les plages de Rabat et El Hoceima, les voyageurs de l’ONCF abandonnés pendant des heures hors du train en pleine campagne (une belle offrande aux baroudeurs de la région !), la jeune italienne de 13 ans agressée à Safi et l’histoire des deux robes d’Inzeggane les plus médiatisées… pour ne citer que quelques événements, la destination Maroc n’a rien de sexy et manque tellement de sécurité.

Notre pays devient inquiétant, semblable à une jungle.

Moi, je préfère être ailleurs… loin de l’incivisme… là où le vivre-ensemble est encore tendance… là où on est encore conscient que le tourisme bleu peut sauver une économie… là où mon deux-pièces n’agresse pas !

Avouez que la Grèce est plus tentante ! Bon nombre d’amis et de connaissances ont prévu d’y séjourner cet été. Même la famille royale y a trouvé un bon plan de vacances.

   

Je boude la destination Maroc, mais toujours est-il que personne ne m’y a vraiment conviée.

Aucun panneau d’affichage sur mon chemin n’en a fait la promotion.

Aucune offre officielle ne figure parmi la soixantaine d’e-mails que je reçois quotidiennement.

Les seules offres –souvent sous forme de rabais- proviennent des sites de deals et te font atterrir dans des chambres pas très conventionnelles (OUI, je les ai testées.. pas une, pas deux fois… et j’ai -à chaque fois- détesté.)

   

Le plus beau pays au monde ne sait-t-il peut-être pas se vendre auprès des marocains ? Ou ces derniers ne sont-ils pas assez intéressants (entendez rentables) pour qu’il investisse dans une campagne de promotion efficace ?

   

Personnellement, il a fallu que je la cherche… cette campagne Kounouz Biladi dont un ami m’a parlé… pour tomber au final sur un spot publicitaire niché dans le site web et sur une page facebook à 3700 fans seulement !

Dans notre métier, on appelle cela une erreur de médiaplanning : un problème de ciblage et de choix des médias.

   

Le Maroc sait par contre faire une campagne de sensibilisation routière. Une très belle campagne de sensibilisation routière. Créative. Destinée au grand public avec un investissement brut de plus de 7 millions de dirhams en achat d’espace sur la télévision jusque-là… sans parler du cachet du grand Hassan El Fed bien sûr !

    

Une campagne qui s’adresse à ceux qui ne savaient pas encore, même avec leurs permis en poche depuis une dizaine d’années, qu’un stop se doit d’être marqué même quand la voie est libre…

Une campagne qui s’adresse au dragueur roulant à 20 à l’heure, au rythme de sa proie.

Une campagne qui s’adresse à la sois-belle-et-tais-toi mono tâche, incapable de passer sa vitesse en même temps qu’un coup de fil qu’elle tient quand même à passer, les yeux rivés sur son joli minois dans le miroir central. Ça fait 3 tâches dont je vous épargne l’ordre et les priorités.

   

Une campagne qui n’a d’impact, à mon avis, que sur ses propres promoteurs, à voir le comportement entêté de tous ces gens sur nos routes.

   

Justement, je fais une bonne vingtaine de kilomètres tous les jours… en voiture (je suis une grande sportive J) et je n’ai jusque-là pas senti de changement dans les comportements des concitoyens que je croise.

Tous les jours, les automobilistes s’obstinent à donner un concert de klaxon au rythme d’une « H’dyya ».

Tous les jours, les piétons continuent d’ignorer les règles les plus élémentaires en traversant avec un dédain complet envers les passages piétons et trottoirs.

Tous les jours, les professionnels de la route s’entêtent à n’en faire qu’à leurs têtes.

Tous les jours, les deux roues continuent à se comporter en grands couturiers de la route à la mesure de Lagerfeld.

Et tous les jours, le CNPAC dépense plus de 400.000 dirhams bruts en achat d’espace Tv pour tenter d’expliquer –en vain- à ces piétons, automobilistes et taxieurs que la route n’est pas une jungle.

   

D’ailleurs en ces temps-ci, les taxieurs n’ont qu’à relever le niveau. « Le monde est en voie d’uberisation », et le Maroc n’y échappe pas.

  

Uber est là. Mais pas seulement. De nouveaux modes de transport sont en train de prendre forme. Entre chauffeurs privés et centrales de réservation de taxis, la qualité de service et la rigueur is the new black.

   

Et quelque chose me dit que la production audiovisuelle aura aussi du fil à retordre !

Dans un Maroc tout feu tout flamme, la publicité et le cinéma n’ont qu’à bien se tenir.

Après le baiser de Rachid El Ouali qui refait surface alors qu’il date et n’avait jamais choqué -ni même interpelé- nos parents, il ne faut pas en vouloir à nos chaînes nationales de se contenter des telenovelas revues à la sauce locale et à nos publicitaires de miser sur de simples spots tournés sur des rythmes bien de chez nous !

Je vois en ça une volonté de « tleb sslaka » et une politique de médiatisation à zéro risque.

Adieu créativité. Adieu aspirations. Tant pis. Pourvu que personne ne soit lynché.

Il faut dire qu’il y a chez nous de quoi décourager Spielberg lui-même.

 

Au moment où j’écris les dernières lignes de ce billet, je lis sur un portail d’information national que le Maroc est en promotion exceptionnelle en France et prévoit de tenir des réunions de haut niveau avec les tours opérateurs et les médias spécialisés.

Serait-ce une réponse à mes interrogations ?

 

C’est donc sur cette note amère (pas tant que ça à vrai dire) que je m’en vais vaquer à mes occupations... et choisir ma destination pour ce mois d’août !

 

Bonnes vacances les amis !